Shonen, auteur français d’origine chinoise, revient sur le devant de la scène manga avec une oeuvre éditée chez Ki-oon, Outlaw Players. A la base un webcomics du mangaka “made in France”, Outlaw Players relate les aventures d’un joueur de MMO en réalité virtuelle qui ne peut pas sortir du jeu, un air de déjà vu vous me direz… Oui mais l’histoire a été écrite en 2002, donc bien avant la sortie de Sword Art Online. Cela n’empêche malheureusement pas Shonen de réaliser un titre assez décevant avec ce premier tome. Explications.
Sakuu, le héros, ne réalise d’abord pas qu’il est dans un jeu vidéo, puis il fait la rencontre d’une voleuse qui va l’aider à avancer un peu et sortir de la première île de départ. Il fait ensuite la rencontre d’autres personnages qui vont l’aider à comprendre sa situation : il fait parti des “irrégularités” de Thera, ce jeu en ligne en VR, non exempt de bugs apparemment. Du coup, pas d’accès à l’interface, donc pas de déconnexion, de là à penser que s’il meurt “in-game”, il meurt en vrai, il n’y a qu’un pas que l’auteur se cache bien de franchir dans ce premier volume. Sakuu va donc passer son temps à combattre pour comprendre comment utiliser la relique qu’il a obtenu gracieusement auprès de la voleuse, après ça il part à l’aventure avec sa nouvelle partenaire, Okoto, qui est dans la même galère que lui. Ils sont aidés de Leni, une IA envoyée par le système pour aider les joueurs dans leur situation à survivre jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée.
Si je ne suis pas emballé par Outlaw Players c’est surtout à cause de deux choses. La première est la qualité du dessin, indéniable, Shonen a vraiment du talent et met l’accent sur l’action avec une mise en case très travaillée, ultra dynamique. Malheureusement, son dessin est trop chargé, les décors sont beaux mais les personnages ont trop de traits, ce qui alourdi la lecture et fait beaucoup plus penser à une BD française qu’un manga japonais. Le second souci est la quantité de texte par bulles, beaucoup trop élevée pour un manga à mon sens. Trop de mot, des phrases trop longues, le tout rend indigeste les pages qui pourtant sont bourrées d’action. Outlaw Players a un goût de déjà vu car SAO est passé par là, ce qui ne l’aide pas beaucoup puisque ce premier tome se contente de nous montrer des combats avec Sakuu et ses nouveaux amis, le background est donc laissé à l’abandon pour l’instant. Gageons que la suite sera plus intéressante.
L’humour est aussi très présent dans Outlaw Players, ce qui est un atout pour un manga de ce genre. Shonen a cependant la fâcheuse tendance à en faire trop (un peu comme pour ses dessins), les personnages en SD pullulent un peu partout, sans vraiment de raison parfois, c’est dommage. Donc on peut trouver plein de bonnes choses dans ce premier tome de Outlaw Players, Ki-oon a misé sur un auteur français et on leur en est reconnaissant, mais malheureusement pour l’instant, ce premier tome ne convainc pas encore.
Trailer de Outlaw Players réalisé par le studio Gonzo
Ce qu'il faut en retenir
Note
Loin d'être un mauvais mangaka, Shonen signe un titre plaisant parce que bourré d'action et très vif. Malheureusement, le tout est un peu entaché par des dessins et des textes beaucoup trop lourds. Le scénario est également déjà vu (même si oui, il en a eu l'idée avant SAO). Espérons que la suite développe tout ça.