Nous étions tous en attente du dernier tome de ce thriller psychologique devenu une grande œuvre dans le monde du manga. Erased arrive à son terme avec ce huitième tome qui se concentre sur la capture du coupable de tous ces crimes pédophiles. On sait déjà qui c’est, on attend juste que cela se termine bien, ce qui n’est pas forcément évident avec un auteur comme Kei Sanbe. Je n’irais pas plus loin sur le scénario de cet ultime volume, à vous de découvrir la fin, profitez-en bien.
Mais revenons sur l’ensemble de l’œuvre. Erased est parti d’une idée surnaturelle qui faisait voyager notre héros dans le temps, dans son propre corps d’enfant. De là, l’auteur a voulu mettre en exergue des thèmes forts comme l’amitié, le rejet, l’acceptation de soi et des autres. Le travail à faire sur ses défauts, le courage qu’il faut pour aller contre sa nature pour le bien des autres. Kei Sanbe a vraiment accéléré sa vision de l’humain dans cette série, qu’il avait déjà vaguement exploré dans Le Berceau des Esprits par exemple. Pour lui, si nous sommes dans une société qui incite à devenir égoïste en grandissant, il faut se battre pour montrer qu’on gagnera tous à aider les autres. Ces mêmes personnes deviendront peut-être même par la suite des éléments déterminants dans notre vie, des amies, voire plus. Le courage de faire des choix, de faire des erreurs mais surtout de les assumer pour mieux les corriger le jour on retombe dessus, bref, le mangaka aime parler de ce qu’on décide, ce qu’on imagine, quand on est gamin, et comment ça se réalise avec le temps, si on a eu le courage, ou pas, de foncer dans cette direction qui n’est pas forcément toute tracée.
Erased est une série intéressante par son scénario, d’une part, puis par son ambiance. Si le chara-design de Kei Sanbe n’est pas le plus expressif, visages étant même assez similaires, la mise en scène est très proche d’un film. L’anime lui rend d’ailleurs très bien honneur, même si la fin est un peu bâclée, malheureusement. L’ensemble des huit tomes de Erased tiens en haleine du début à la fin, nous émeut comme il faut, nous fait sourire même parfois. Après tout, les sujets sont durs, on y parle de violence contre les enfants, de pédophilie, d’humiliation… Mais tout le talent de l’auteur tiens justement à faire tenir toute cette histoire, constamment tendue entre thriller et aventure, avec une surcouche de surnaturel pour mieux aborder des sujets souvent passés sous silence. Une belle œuvre, à découvrir sans plus attendre.
Ce qu’il faut en retenir
Note
Erased termine comme on s’y attendait, en apothéose. Une œuvre complète, parfaitement travaillée, pleine d’émotions à plusieurs niveaux de lecture. Une réussite signée Kei Sanbe qui gagnerait à approfondir son chara-design quand même.