Tandis que Nina s’évanouit dans la nature pour le malheur de ses fans, Kasane retrouve espoir en la personne de Nogiku qui a tout fait pour découvrir son secret. Face à face, elles vont mentir l’une et l’autre pour en découvrir plus et surtout se mettre d’accord pour créer une actrice à l’ascension fulgurante. Mais ce tome ne se résume pas à cela car il contient beaucoup de choses, à commencer par un chapitre sur le passé de l’agent de Kasane, Kingo Habuta. Une découverte intéressante qui fait renaître le fil rouge de l’aventure de la voleuse de visage puisqu’on y parle du passé de sa mère, la personne à l’origine de ce pouvoir.
Ce septième tome de Kasane évolue plus rapidement qu’à l’accoutumé. Les deux femmes se mettent d’accord, se découvrent, essayent de se dompter, sur fond de revanche malsaine. La noirceur est au cœur du récit de ce volume, une chose que l’auteure Daruma Matsuura maîtrise totalement. La découpe des cases, qui semble presque anarchique parfois, rend cette atmosphère encore plus pesante. L’encrage, les jeux d’ombres, la force des traits dans les expressions, autant d’éléments artistiques que la mangaka a beaucoup travaillé, mais sans excès, pour un servir une œuvre quasiment parfaite. Mais c’est encore et toujours cette narration incroyable qui donne un coup dans les tripes. On passe d’un personnage à l’autre avec une facilité déconcertante, les émois des personnages principaux comme secondaires sont présents à chaque page. Pour la mangaka, pas question de laisser un figurant de côté, tous sont mis à contribution pour rendre une atmosphère hors du commun.
Si la beauté est au cœur de l’histoire, c’est bien la laideur, les marques de la vie qui sont montrées du doigt dans ce tome. Nogiku a un lourd bagage tandis qu’elle essaye d’avancer le plus sereinement possible, mais c’est aussi le cas des hommes qui entourent bien évidement une héroïne, Kasane, au bord de la schizophrénie. Comment avancer avec un passé qui nous rattrape à chaque décision ? Voilà certainement l’un des thèmes centraux que la série aborde toujours avec justesse, mais pas nécessairement avec objectivité, c’est là tout le charme du récit de Daruma Matsuura.
Ce qu’il faut en retenir
Note
Kasane continue de voler le visage d’une beauté, ce septième tome est une fois encore la preuve que l’auteure a un talent incroyable pour la narration et la mise en scène. Un volume empreint de noirceur et de laideur que la beauté des héroïnes ne fait qu’accabler. Incontournable.