Alex Reeve signe ici son premier roman qui nous plonge dans un Londres victorien avec des sujets qui pourraient totalement se porter à notre époque.
« En sous-vêtements, je n’avais pas grand-chose d’un garçon, il me manquait les formes de rigueur. Lorsque je fermais les yeux, je sentais les atouts qui auraient dû être les miens : la largeur des épaules, la puissance des cuisses, le poids du membre entre mes jambes. Lorsque je les rouvrais, j’étais toujours le même, un brouillon d’homme dessiné par un enfant, informe, dénué de force, privé des attributs élémentaires d’un homme. »
Londres, 1880. Leo Stanhope, assistant d’un médecin légiste et fervent joueur de poker, cache un lourd secret. En effet, Leo est né Charlotte, fille d’un pasteur respectable. Persuadé d’être un homme au plus profond de lui, et incapable de vivre plus longtemps dans le mensonge, il fuit sa famille dès l’âge de quinze ans, pour s’affirmer en tant qu’homme. Lorsqu’il se voit accusé du meurtre de la femme qu’il aime, Leo est prêt à tout pour retrouver le coupable. Ce faisant, il prend le risque de perdre, en plus de celle qu’il aimait, sa liberté, et peut-être même sa vie.
Dès les premières lignes, j’ai été embarqué. Ce qui est assez rare pour être noté. En général, il me faut 2 ou 3 chapitres pour ne plus lâcher un livre que j’adore mais là, l’attachement a été immédiat ! L’ambiance grise et humide de Londres est parfaitement rendu, on a l’impression d’y être et les personnages sont vraiment bien fait avec en tête Léo, héros complexe, torturé mais attachant. Le roman est très centré sur lui tout en suivant l’enquête bien mené et bien raconté. Léo, cet homme dans un corps de femme à une époque où chacun doit être à sa place et où la différence peut être mortelle (vous me direz, on pourrait transposer ça a notre époque hein…) Car certes on suit Léo dans son enquête, au péril de sa vie, mais on le suit aussi dans sa confrontation avec le monde qui n’accepte pas ce qu’il est et sa bataille avec ses propres démons.
L’écriture est belle et l’ambiance victorienne est parfaitement rendu. On va de retournement en rebondissement avec l’envie de ralentir pour faire durer le plaisir mais en même temps, l’envie de dévorer tout découvrir le fin mot de l’histoire.
La Maison Aveugle fait parti de ces romans qui une fois terminé, continu de nous hanter et de nous faire poser des questions… Une très belle découverte que je vous conseille vivement de lire !