Back to the GEEK ! Le site pour les geeks, par des geeks et des geekettes
Les éditions Kana nous font le cadeau d’éditer en deux tomes 13 Nuits de Vengeance de Kazuo Kamimura. Le premier tome est sorti en octobre dernier et même si ces deux volumes réunissent treize histoires, le premier n’en comporte que trois. En plus de quelques bonus. Autant vous dire que ça fait un peu de lecture !
Japon, époque Edo. Découvrez treize portraits de femmes inoubliables, héroïnes aux multiples facettes, victimes d’une société étouffante, mais qui se montrent déterminées et impitoyables lorsque les hommes se jouent de leurs sentiments. Kazuo Kamimura revisite la littérature et les légendes japonaises, dans deux recueils d’histoires courtes horrifiques. Méfiez-vous de l’âme vengeresse qui sommeille en chaque femme…
Ces histoires on un point commun mais pour s’en rendre compte, il faut le titre en VO : Onryô Jyûsanya que l’on traduit par Treize histoires d’onryô et si vous ne savez pas ce que c’est, on pourrait expliquer cela comme un esprit vengeur qui est dans le monde des vivants pour bah se venger. Le tout dans le monde de la littérature, il n’y a pas vraiment de traduction française pour le mot. Et ici, on est bien dans des histoires de vengeance de femmes bafouées, trompées ou d’un homme tué par l’amant de sa femme.. Vous avez compris l’idée je pense.
Malgré les thèmes, la violence et les élans horrifiques des histoires, le mangaka nous offre une certaine poésie macabre avec ses dessins hypnotisant. On est vite emporté dans le récit où on ne se penche pas vraiment sur la finalité de la vengeance mais ce qui a déclenché celle-ci. Le cheminement qui amène à ce résultat. Pourquoi en est-on arrivé là ? Autant dire qu’on est pas dans le portrait le plus glamour de l’être humain : tromperies, promesses non honorées, mensonges… Forcément, le retour de bâton fait mal. Même si dans ses histoires, le mangaka explique aussi pourquoi ces comportements faibles et malsains arrivent à cause, par exemple, de la pression sociale. Même si cela ne les excuse pas ! La critique de la société y est assez acerbe. Et dans chaque récit, des figures animalières sont utilisées pour les assouvir : rats, oiseaux et autres créatures marines, réelles ou non…
La mise en scène est assez dingue et on se laisse porter par ces histoires au relent horrifique. Les plans sont presque cinématographiques, rendant la lecture très immersive. L’objet en lui-même est très beau. Kana a fait un chouette travail avec ce grand format. Cela reste un pavé (500 pages !) mais pas de gène à la lecture. Vous y trouverez deux poste-face assez conséquente qui explique les inspirations et influences de l’auteur, autant d’aide et de point de repère afin de comprendre l’œuvre. Il y a également pas mal de pages colorées ou en bichromie. Bref, une édition qui rend hommage à Kazuo Kamimura et à son œuvre.
