Crescent Moon, Dance with the Monster de Kazuhiro Fujita est une série qui a débarqué en France en tout début d’année. Elle se compose de six tomes et est éditée aux éditions Ki-Oon. Aujourd’hui, on vous parle du premier tome et on va retrouver une figure bien connue de l’écriture : Mary Shelley et le non moins célèbre Frankenstein !
Mary Shelley face à la créature de Frankenstein… au féminin !
Le Black Museum accueille une visiteuse de choix : Mary Shelley, autrice de l’acclamé Frankenstein ! Parmi les reliques de crimes célèbres rassemblées au cœur de ce lieu étrange, elle s’intéresse à une mystérieuse bottine rouge à talon retrouvée lors d’un bal royal en 1842, dont elle prétend connaître la propriétaire…
À cette époque, Mary Shelley vit dans le besoin, malgré le succès critique de son roman. Veuve et mère, elle se démène pour payer l’éducation de son fils. Alors, quand son riche beau-père lui demande d’aller le voir, lui qui s’est pourtant toujours opposé à son mariage, elle accepte à contrecœur, de peur de voir sa pension suspendue…
Mais, une fois sur place, Mary comprend qu’il l’a attirée là pour une entrevue secrète avec un capitaine de l’armée anglaise. Un an plus tôt, celui-ci a affronté sept combattantes de talent qui ont décimé son bataillon avant de disparaître… sauf une, tombée d’une falaise, dont le corps a été récupéré et ramené à la vie ! Une femme enveloppée de bandelettes cachant ses horribles cicatrices et chaussée de bottines rouges à talons apparaît alors devant les yeux effarés de l’autrice… Cette dernière se voit confier une mission : la rendre présentable pour un bal très spécial donné par la reine Victoria dans quatre mois. Car qui de mieux que l’inventrice de Frankenstein pour amadouer cette créature ?
Grande, forte et redoutable à l’épée… la combattante ressuscitée bouleverse les conventions. Dans ce nouvel épisode de sa saga gothique, Kazuhiro Fujita nous fait redécouvrir une figure fondatrice de la littérature fantastique, en lutte pour une société plus juste pour les femmes… et les monstres !
Le résumé vous place bien dedans ! Mais il faut savoir que cette série fait partie d’un projet plus large. En effet, Kazuhiro Fujita revisite des classiques européen à la sauce fantastique voir horrifique. Et il y a un lieu commun à ces histoires : le Black Museum. Il s’agit d’un lieu qui appartient à Scotland Yard, où sont entreposées des pièces à conviction et autres reliques de crimes célèbres. Cet endroit existe bel et bien, il s’agit d’un centre de documentation où sont rassemblées des pièces à conviction et photographies liées à différentes affaires criminelles mais c’est fermé au public. Seule la police et la justice y ont accès. Mais revenons à notre lecture !
C’est Mary Shelley, autrice rendue célèbre grâce à Frankenstein, qui est en visite au Black Museum à la recherche d’une bottine rouge. Et c’est ici que démarre notre histoire. Car nous allons être comme des spectateurs pendant que Mary nous conte son récit. Enfin, pas à nous directement mais à la conservatrice du musée. Car même si cette bottine n’a rien de particulier au premier abord, elle a été retrouvée sur une scène de crime et dans une salle où la reine Victoria avait organisé un bal masqué ! Sa vie va être bouleversée quand son riche beau-père va la convoquer dans son luxueux manoir et qu’elle va se retrouver face à un “monstre”, face à un Frankenstein mais féminin, Elcy.
C’est une lecture que j’ai bien aimé. Déjà parce que Frankenstein est un livre que j’apprécie beaucoup et que les thèmes abordés sont très actuels malgré l’époque. Mary n’est pas vraiment enchantée par sa mission mais elle se donne quand même à fond et si elle était au départ effrayée, il est beau de voir la relation qui s’installe entre elle et Elcy. Bien sur, la place de la femme dans la société est plus que présent dans le récit. L’époque victorienne est bien rendue et on trouve pas mal de références au cours de notre lecture. Qui est plutôt fluide avec une intrigue prenante. On n’est pas dans de l’horreur pure, attention même si c’est assez sombre mais on trouve quand même quelques pointes d’humour. J’ai trouvé les dessins vraiment beaux, c’est une touche à part je trouve. Le mangaka arrive à rentre le tout tellement vivant. Il y a beaucoup d’émotions qui passent par ses traits. On peut également souligner le travail de Ki-Oon qui nous offre un bel ouvrage et toujours avec du papier de qualité ! Bref, vous l’avez compris, ce tome introductif m’a beaucoup plus et m’a donné envie de découvrir la suite !