L’adolescence avec toutes ses émotions
Attention, petite pépite en approche ! Le 2ème opus de Vice & Versa est la suite parfaite des aventures de Joie & Compagnie. Je ne sais si c’est parce que ma lutine numéro 1 va avoir le même âge que Riley, ou si mon adolescence n’est pas si lointaine que cela, mais j’ai été très enthousiasmée par ce nouveau film.
Fraichement diplômée, Riley est désormais une adolescente, ce qui n’est pas sans déclencher un chamboulement majeur au sein du quartier général qui doit faire face à quelque chose d’inattendu : l’arrivée de nouvelles émotions ! Joie, Tristesse, Colère, Peur et Dégoût – qui ont longtemps fonctionné avec succès – ne savent pas trop comment réagir lorsqu’Anxiété débarque. Et il semble qu’elle ne soit pas la seule…
9 ans après la sortie du premier, nous retrouvons donc Riley avec seulement 2 bougies de plus sur son gâteau d’anniversaire (le continuum espace-temps est plus sympa avec les personnages de fiction qu’avec nous, pauvres mortels). Plus à l’aise dans ses baskets, notre jeune adolescente va être néanmoins perturbée par l’enclenchement du warning puberté du quartier général de ses émotions. Le fameux bouton à la fin de Vice et Versa 1 que Joie désignait comme « ça ne doit pas être très important » ! Ce qui nous avait déjà bien fait rire à l’époque !
Ainsi, plusieurs copains vont rejoindre la petite bande de nos 5 amis : Anxiété qui va vouloir mener la danse en imaginant 1001 horreurs qui pourraient arriver à Riley, Embarras, croisement entre Barbapapa et un chamallow, Envie, petite poupée trop choute aux grands yeux kawaii et Ennui, parfaite caricature de l’ado nonchalant vissé sur son portable. La seule fois où il fera preuve de dynamisme, et se lèvera de son canapé (vous l’avez la référence de l’ado qui n’est pas encore debout à midi ?) sera justement au moment où il perd son précieux téléphone. On entraperçoit également Nostalgie, qui arrive un peu tôt dans la vie de Riley, mais dont les apparitions nous font bien sourire. A propos de ce personnage, Lutine numéro 1 m’a soufflé à l’oreille « Elle sert à rien, elle ». Mais pour nous, plus sages et légèrement plus âgés, nous comprenons tout à fait ce petit clin d’œil.
Ces nouvelles émotions vont donc mettre un fichu bazar dans la vie de notre ado, ainsi que dans celles de Joie, Peur, Tristesse, Colère et Dégoût, qui vont se retrouver relayées au fin fond de sa mémoire. Moultes péripéties drôles, et émouvantes, vont se suivre jusqu’au dénouement de l’histoire. Le rythme est soutenu, l’univers toujours aussi imaginatif et coloré. On ne s’ennuie pas. Les émotions, qui pouvaient être trop exacerbées, trop brutes dans l’épisode de 2015, sont, ici, plus travaillées, et possèdent plus de nuances. Ainsi, Joie peut également ressentir des moments de tristesse, Colère peut aussi être réconfortante, Dégoût, prendre sur elle et Tristesse va développer un courage insoupçonné.
Une scène m’a vraiment fait rire aux larmes, et je remercie les créateurs d’avoir autant d’auto-dérision, en se moquant de certains dessins animés produits par les studios Disney pour petits qui, nous parents, avaient le don de nous exaspérer. Je parle de la Maison de Mickey avec ses horribles semblants d’interactions avec les enfants, qui devaient faire des pseudos choix pour avancer dans l’épisode. On retrouve donc ici La Banana Outils en 2d, accompagnée d’un héros de jeu vidéo, croisement improbable entre Street Fighter et Final Fantasy années 90. La scène est complètement surréaliste, il faut la voir pour le croire. Mais pour moi elle est déjà culte.
Pixar sait vraiment comment s’adresser à toutes les générations, en nous plongeant dans nos souvenirs et nos émotions. Une belle histoire comme le studio sait si bien les inventer et les raconter !