Alice in Kyoto Forest de Niwa Haruki est une réécriture d’Alice au Pays des Merveilles. Disponible en deux tomes, il est édité en France par Delcourt dans sa collection Moonlight Saga. Et on en a eu quelques-unes de réécriture et réinterprétation de ce conte. Est-ce que celui-ci vaut le coup ? Oui.
Ayant perdu ses parents très jeune, Alice endure depuis des années l’antipathie de l’oncle chez lequel elle vit et rêve de prendre son indépendance. Elle décide un jour de retourner à Kyoto dans l’espoir de devenir apprentie geisha. Mais en huit ans, sa ville natale a bien changé et alors qu’elle erre dans les rues… ses peluches de grenouille et de lapin blanc se mettent à parler ?!
Alice Shirakawa ne souhaite qu’une chose : partir. Elle vit chez son oncle et sa tant qu’ils l’ont recueilli quand ses parents sont mort et autant dire que son oncle lui fait bien comprendre qu’elle n’est pas vraiment la bienvenue. Alors elle se rappelle de Kyoto et décide d’y retourner afin de devenir une maiko, une apprentie geisha.
La voilà décidée et en route mais au moment de traverser le pont de Gôjo, celui-ci est complètement embrumé et elle tombe sur une vieille dame qui, après avoir dit quelques phrases qu’Alice ne comprend pas, disparaît dans la brume. Mais une fois arrivée à Kyoto, elle ne reconnaît pas vraiment la ville où elle a grandi… Tout semble avoir changé de place par rapport à sa carte. Et les gens sont assez étranges. Alice se sent perdu mais elle peut compter sur ses peluches : un lapin blanc et une grenouille qui part. Attendez, quoi ?
Mais malgré ses questions et le fait qu’elle ne sait plus trop où elle est, Alice ne perd pas le nord sur son objectif. Elle va croiser une multitude de personnages plus ou moins attachants et surtout, elle va croiser le prince héritier de la famille impériale qui est la copie de son ami, un jeune garçon avec qui elle jouait petite. Elle va de mystère en mystère dans ce monde qu’elle ne connait pas vraiment avec tout un tas de questions dans les poches. Car il y a bien sûr quelques règles à respecter et il peut parfois faire peur, ce monde. Alors forcément, je n’ai pas envie d’en dire plus histoire de ne pas spoil mais autant ce premier tome est calme, introductif, plein de questions et un peu contemplatif, autant le second est un peu plus rythmé et répond à ces questions. Avec en toile de fond : et si on était nous-même et si on faisait ce qui nous fait réellement du bien au cœur et à la tête ?
Autant dire que je me suis laissée happer par ce monde onirique, mystérieux et ma foi assez beau ! Alice est attachante et on embarque avec elle en étant tout aussi paumé. On se laisse promener dans cet univers et duquel on a du mal à sortir quand ça se termine. J’ai beaucoup aimé les dessins qui sont fins, immersifs et collent parfaitement à l’ambiance. Et que dire des couvertures qui sont sublimes ! Une réussite pour moi !