La Petite Boutique de Sortilèges de Sarah Beth Durst est une cosy fantasy. Le genre de lecture que j’apprécie après une lecture un peu plus sombre par exemple, histoire de s’évader tout en douceur. Un peu comme après une partie de jeu vidéo un peu tendue où l’on se pose sur un jeu cosy, ce genre où l’on retape une maison hérité d’un parent et que l’on plante des arbres et des légumes. Et c’est un genre que j’apprécie beaucoup ! Quand Bragelonne a annoncé la sortie de ce titre, autant dire que j’avais hâte de l’avoir entre les mains.
Kiela a toujours eu du mal avec les gens. Par chance, son travail à la Grande bibliothèque d’Alyssium lui a permis de vivre en recluse parmi les livres de sortilèges les plus précieux de l’empire. Mais lorsqu’une révolution éclate et que la bibliothèque part en fumée, Kiela et son assistant, Caz, une plante sentiente créée par magie, sauvent autant de livres qu’ils le peuvent et mettent le cap sur une île lointaine où Kiela était certaine de ne jamais retourner : la terre de son enfance. Kiela espère faire profil bas dans la chaumière délabrée héritée de ses défunts parents. À son grand désarroi, en plus d’écoper d’un voisin aussi fouineur que séduisant, elle découvre que le village est dans un triste état. L’empire néglige depuis des années les gens qui dépendent de ses interventions magiques pour des récoltes fructueuses, et pire encore, la magie censée les aider a engendré des tempêtes destructrices qui ont fait des ravages sur l’île. Kiela résout de trouver un moyen d’arranger les choses… en ouvrant la toute première sortilègerie secrète de l’île. Son plan n’est pas sans danger : partager la magie avec les gens du peuple est passible de mort. Et pour se faire une place parmi les habitants bienveillants et excentriques de son île, elle devra apprendre à abattre les remparts qu’elle a érigés.

Bon, le résumé est très très complet donc on va rapidement entrer dans le vif du sujet. Pour commencer, j’ai adoré ! C’était la parenthèse lecture dont j’avais besoin. Ce genre de lecture où l’on se pose dans son petit cocon avec ses chats et un plaid. Non, parce que je vis à la montagne et que même avec du soleil, il ne fait pas encore bien chaud (et c’est tant mieux !). On commence l’aventure avec Kiela, bibliothécaire aussi sociable et douée en communication avec ses pairs que moi, alors que la ville d’Alyssium vit une révolution. Et quand les flammes atteignent la bibliothèque où elle travaille, elle ne pense qu’à sauver le plus de livres de sortilèges qu’elle peut, aider de son assistant, Caz, qui est une plante sentiente. Une fois son bateau chargé, elle met cap sur l’île de son enfance, assez loin de tout pour être tranquille et cacher les livres.

Et elle va devoir refaire sa vie. Mais peut être aussi changer sa façon de voir les choses, surtout au niveau relationnel mais elle n’a aucun codes sociaux. Forcément, elle ne vit que pour les livres et elle aime être seule. Mais les habitants de l’île vont l’accueillir (presque tous ) les bras ouverts à commencer par son voisin, très gentil, plutôt beau mais un peu trop envahissant à son goût ! On retrouve tout un tas de créatures magiques, les personnages eux même n’étant pas de simples humains : Kiela est décrite à la peau bleu, il y a des centaures, des habitants avec de grands bois sur la tête, bref, tout un bestiaire mythique se déploie sous nos petits yeux. Mais depuis que l’empire n’envoie plus ses mages pour aider à contrôle la magie, celle-ci est souvent hors de contrôle provoquant de violentes tempêtes, empêchant les terres de donner des fruits et légumes, tari les sources ou voue les créatures à l’extinction faute de pouvoir se reproduire sans l’aide de ces fameux mages. Car la magie ne peut pas être utilisée par n’importe qui. Mais Kiela va en décider autrement, et il lui faudra cacher ses activités afin de ne pas éveiller de soupçon. Alors elle va faire des confitures !

Nous allons donc paisiblement suivre la vie de Kiela et des habitants de l’île. Leur interaction, l’apprentissage de Kiela et surtout sa sociabilisation qui n’est pas chose aisée. Le rythme du livre est assez lent mais en aucun cas ennuyeux, c’est vraiment cosy, ça fait du bien, ça donne envie de faire des confitures et des roulés à la cannelle. Les personnages sont attachants et la romance est tout mignonne, nos deux protagonistes étant aussi peu doués en communication l’un que l’autre. Il va se passer des évènements qui vont bousculer le quotidien de tous mais Kiela va découvrir que les habitants de l’île protègent les leurs. et ne les laisse pas tomber. Elle va découvrir l’amitié, la loyauté et bien sûr l’amour.
C’est une lecture bonbon que l’on nous offre dans un très bel écrin. Le livre en lui-même est magnifique et colle parfaitement à l’ambiance. On se laisse porter par la douceur qui règne malgré les embûches. Les personnages sont attachants et j’ai adoré Caz, l’assistant de Kiela, qui ne manque pas de piquant dans certains dialogues. J’ai adoré plonger dans cette univers cosy à souhait, qui sent bon la cannelle et la confiture de framboise, une petite réussite pour moi, on en ressort avec le sourire !
