La série Anno fait un saut dans le futur ? Pourquoi pas. Contrairement à beaucoup je n’étais pas inquiet par ce choix. C’est donc avec l’esprit ouvert et fort de mon expérience sur les précédents opus que je suis entré dans cette nouvelle mouture de la célèbre licence de stratégie/gestion (ou plutôt dans l’autre sens quand on joue comme moi c’est-à-dire en laissant un peu de coté l’aspect militaire au profit de la gestion et du développement.) En effet, replaçons le contexte quelque peu. Anno est une série de jeux de gestion mâtinée de stratégie militaire. Il vous faut développer votre “petite” cité sur votre île en veillant à satisfaire les besoins de vos habitants et en considérant les autres gouverneurs en herbe qu’ils soient humains ou contrôlés par l’ordinateur avec lesquels vous pouvez échanger des amabilités ou des coups de fusil.
Me voici donc entré dans le jeu et là, c’est le choc ! Je ne suis que dans le menu général et c’est avec une petite larmichette à l’oeil et une grande satisfaction que je découvre que la poésie est toujours présente dans le monde du jeu vidéo. Une musique à faire fondre une statue, un contexte de fin du monde mais sans les mutants comme ça se fait souvent ces derniers temps. On est en 2070 et on se retrouve dans un monde ravagé par un dérèglement climatique qui a provoqué une montée des eaux et englouti une partie des terres émergées (qui ne le sont plus du coup.) Trois factions se partagent le monde. Les Ecos qui, comme leur nom l’indique, sont des écologistes. Les Tycoons, pour leur part, sont des industriels. Et les Techs qui sont des scientifiques. Ces trois factions ont une influence sur le gameplay bien que seuls les Ecos et les Tycoons sont jouables en début de partie. Le choix d’une faction qui modifie le gameplay est par ailleurs une grande première dans cette série.
Les autres nouveautés par rapport aux opus précédents nous sautent aux yeux dès l’arrivée dans le menu. Le jeu peut être entièrement joué connecté sans pour autant être obligé de jouer en multijoueur. Les possibilités du mode connecté sont nombreuses. En premier lieu, il y a les votes au Sénat mondial et au conseil mondial. Ces votes ont une incidence directe sur le jeu qu’il soit en solo ou en multijoueur. En effet, chaque faction présente un candidat pour chaque vote et chaque candidat apporte des bonus actifs pendant toute la durée de son mandat s’il est élu. Ensuite, il y a les événements mondiaux. Ce sont des parties scénarisées qui changent régulièrement et donnent des bonus de points qui servent à acheter des objets en jeu en fonction des résultats de la communauté et un classement mondiale des meilleurs joueurs mondiaux qui permet de voir à quel point on est mauvais. Pour exemple, lors du premier événement les meilleurs joueurs avaient plus de 6000 points et moi … 9 … Oui, je joue tranquillou en me laissant bercer par la musique. Enfin, il y a des statistiques mondiales qui ne sont qu’informatives mais intéressantes à parcourir. On retrouve par ailleurs les modes classique de la série, à savoir une campagne, des missions unique avec des difficultés et des objectifs variés et le mode qui retient le plus de joueurs, la partie continue virtuellement illimitée. Tous les modes sont aussi bien accessibles en solo qu’en multijoueur.
Bon, terminée la béatitude contemplative devant le menu, je lance une partie. Et là, nouvelle claque. C’est superbe. Des environnement détaillés, des effets à couper le souffle et toujours cette musique. Par contre, cette beauté a un prix. Un PC puissant est nécessaire pour que le jeu exprime son plein potentiel visuel. En grand habitué, au niveau des mécaniques de jeu je suis en terrain connu. C’est efficace, encore plus complet et toujours aussi jouissif. Mais arrive mon premier et unique véritable bémol. Autant les habitués retrouve facilement leur marques et intègrent les nouveautés avec une facilité toute relative, autant les néophytes risquent d’être rebutés par une difficulté importante même dans les premières missions et une campagne faisant office de didacticiel pas assez complète. Je leur conseillerais un passage par Anno 1404 à qui il empreinte nombre de mécanisme et qui présente un campagne plus adaptée à la découverte. Au cous de la campagne et dans les autres modes de jeu, ils vous est demandé de choisir votre faction. Et on arrive sur les nuances entre les différentes factions. Bien que le jeu reste identique dans le fond, la forme est totalement différente. En effet chaque faction possède des bâtiments uniques aux effets divers liés à la philosophie de la faction. Les Ecos privilégient le respect de l’environnement au détriment de la productivité et ont donc un développement plus lent mais plus facilement viable sur le temps. Et puis, les vilains Tycoons, bah, c’est tout le contraire. Ce choix est important car le facteur environnemental est un des fondements de ce jeu. Si la pollution est importante les production naturelles, poissons, champs etc., seront touchées et c’est toute une civilisation qui peut s’écrouler si on y prend pas garde. A l’inverse, si le niveau environnemental est haut, les production sont améliorées. Les Ecos posséderont donc moins de bâtiments ayant une effet négatif sur l’environnement et plus de bâtiments avec un effet positif. Et pour les Tycoons, bah, c’est l’inverse. La troisième faction, les Tech, est accessible en milieu de partie après avoir développé suffisamment sa cité, indifféremment chez les Ecos ou les Tycoons. Cette faction propose de nouveaux bâtiments et surtout, la possibilité d’explorer les fonds marins, autre grande nouveauté du jeu, à la recherche de nouvelles ressources.
Au final, malgré un changement d’ambiance qui aurait pu faire peur, je suis totalement conquis et avec ses nombreux modes de jeu et des événements mondiaux sans cesse renouvelés, je vais passer beaucoup de temps dessus.