« CANAILLES. BATAILLE. PAGAILLE. » Voilà ce que l’on peut lire sur le verso de la boîte du jeu Disney Universe. Imaginez un peu le brainstorming de fous qui a donné naissance à ces trois mots assemblés pour la rime certes, mais aussi pour décrire le jeu. Imaginez ensuite un monde où l’on répondrait, si tant est que l’on nous pose une question, par trois mots qui riment.
Au guichet du RER B, station Gentilly : « Bonjour, un AR pour Paris s’il vous plaît ! ». Et le préposé à la vente de tickets de répondre, cinglant : « Tour Eiffel, sentinelle, romanichel. » Notre quotidien ne serait plus qu’une suite de comptines poétiques où le verbe et le COD n’auraient plus lieu d’être. AAAAAAAAAH, malheur ! Molière réveille-toi, ils pissent sur notre langue. Déjà que les pseudo cerveaux du Petit Larousse ont décidé qu’ils acceptaient de ne plus mettre de circonflexe sur l’accent du i de boîte. Alors bientôt, voilà qu’on nous annoncera que les cours de grammaire en classe primaire sont super fun. Mais je m’égare.
On porte peu d’attention de nos jours aux boîtes de jeux, ou aux boîtes tout court. Avec ou sans î. Alors qu’on devrait en profiter avant que notre monde ne bascule dans le support dématérialisé. Donc avec Disney Universe, PEGI 7, on nous promet de : « semer la pagaille dans une aventure complètement déjantée. » J’acquiesce sur le côté déjanté de ladite expérience qui peut paraître effectivement complètement déglingos pour un enfant de 5 / 6 ans. Prendre des petits robots de couleurs vives et leur faire enfiler plein de costumes issus des mondes merveilleux de Disney et Pixar a bien fait rire mes deux petites têtes blondes. Ensuite, la jaquette indique que l’on peut explorer les mondes de Disney, ce qui est en soi une invitation pour le moins sympathique. Sauf que les environnements dont il est question ici ne font que des emprunts aux originaux. Ainsi l’univers de WALL-E rappelle vaguement le film sans offrir de réelles ressemblances. On est plutôt dans le domaine de l’inspiration. Alors évidemment ce genre de remarques peut trouver écho chez des vieux schnoques comme moi, mais ne devrait pas trop offusquer les plus jeunes.
L’aventure débute chez les Pirates des Caraïbes, et se poursuivra au gré de vos pérégrinations dans six mondes tels que Alice au Pays des Merveilles, le Roi Lion ou encore Monstres et Cie. Après quelques minutes de jeu, Crash Bandicoot nous revient en mémoire. Les petits robots de Disney affectionnent les gourdins et armes massives en tout genre pour frapper leurs ennemis et détruire les objets environnants. C’est rapide, fluide et accompagné d’une musique dynamique pas désagréable. Un désagrément tout de même : manier son personnage est parfois énervant lorsqu’il dirige un canon ou quand il faut le faire sauter, la vue caméra imposée empêchant toute liberté de mouvement. À part ça, c’est plutôt fun pour un enfant de 7/8 ans plutôt habile de ses doigts et qui ne se lassera pas de refaire peu ou prou la même chose d’un monde à l’autre. Et qui se délectera, à n’en pas douter, de débloquer la multitude de costumes disponibles et d’affronter ses potes en multi, qui accueille jusqu’à quatre adversaires.
Au final, Disney Universe figurera-t-il au top de la shopping list pour le Père Noël 2011 ? Je vous aurais dit oui sans hésitation s’il s’agissait d’un titre disponible sur le XBLA, à un prix défiant toute concurrence. Car en ces temps de crise économique, c’est le porte-monnaie qui parle mes chers, et il est plutôt enroué ces derniers temps. Quant à débourser 50 euros pour se le procurer, si vous faites partie de la caste des nantis, vous pouvez y aller. Si vous faites partie de la caste des Intouchables (référence de classification from India pour les incultes), hé bien demandez à mamie Ginette de vous l’offrir.