Il s’agit du douzième long-métrage d’Hayao Miyazaki dans lequel un jeune garçon, Mahito, de 11 ans doit quitter Tokyo pour la campagne après qu’un incendie ait ravagé l’hôpital où travaillait sa mère. Cette dernière meurt dans la catastrophe. L’action se déroule pendant la Seconde Guerre Mondiale et Mahito va découvrir que son père s’est remis en couple avec la sœur de sa mère, sa tante donc, qui est enceinte. « Je vais être ta nouvelle maman », lui déclare-t-elle lorsqu’il emménage chez elle.
Très vite, un étrange héron va l’intriguer. Un héron dans lequel serait camouflé un drôle de personnage au nez purulent qui va entraîner le jeune garçon vers les portes d’un autre monde.
Un condensé des oeuvres de Miyazaki
Aujourd’hui âgé de 82 ans, et après avoir annoncé à plusieurs reprises qu’il stoppait sa carrière, Hayao Miyazaki livre une fable en forme de résumé. Il s’inspire d’un livre intitulé » Kimi-tachi wa dō ikiru ka ? », qui pose la question suivante : « Et vous, comment vivrez-vous ? ».
Ainsi, vieillissant, Hayao Miyazaki nous rappelle des souvenirs liés à son propre passé : une figure maternelle en souffrance (malade ou morte), une fuite / disparition, la brutalité de la guerre sans pour autant sombrer pas dans un pessimisme réducteur. Bien au contraire, Le Garçon et le Héron, propose une aventure rythmée, dans un monde mystérieux régi par des cohortes d’oiseaux en tout genre. Ce paradis de façade révèlera au jeune héros des informations sur son passé, sur le monde des vivants mais aussi sur celui des morts. Encore une fois, Mister Miyazaki se plaît à endosser le rôle de maître du temps, celui qui permet de réécrire son histoire. Mais le souhaite-t-on vraiment ?

Un film d’animation dense
On sort de la salle avec un sentiment d’apaisement, même si l’on n’a peut-être pas tout compris, saisi toutes les nuances et intention du Maître. Et l’on se dit qu’un second visionnage sera sans doute nécessaire pour découvrir toutes ces références et indices qui rappellent les précédents long-métrages, les clin d’œil. L’univers des studios Ghibli est ainsi, on y dépose les armes et on se laisse emporter dans un monde de poésie, de réflexion et d’aventure.