Back to the GEEK ! Le site pour les geeks, par des geeks et des geekettes
David Fincher est un réalisateur coutumier des films qui marquent l’esprit et la rétine tels que Fight Club, Gone Girl ou Se7en, après lequel on ne pouvait voir une boîte en carton sans imaginer le pire. Perfectionniste jusqu’à l’extrême, David Fincher apporte un soin maniaque à la réalisation, la mise en scène et parvient à créer une atmosphère particulière quelque soit l’histoire qui nous est contée. Alors que penser de The Killer, disponible uniquement sur Netflix, son dernier long-métrage ? Si les critiques couvrent le film de louanges, l’avis du public semble différent. De mon côté, j’ai trouvé que, pour une durée de 2 heures, le film tient la route malgré un démarrage volontairement poussif.
A la découverte du quotidien d’un tueur à gage
Michael Fassbender incarne un tueur engagé pour liquider un gros ponte à Paris. La première partie du film s’articule autour de cette surveillance à distance, tandis que le tueur (dont on ne connaîtra jamais le prénom) s’est posté dans l’immeuble en face de l’appartement de sa future victime. Nous sommes donc les témoins privilégiés de cette attente très très longue durant laquelle le tueur va expliquer sa méthode : pas d’improvisation, aucune empathie, on s’en tient au plan initial etc. Une discipline qui lui a toujours réussie… jusqu’à aujourd’hui où il va connaître son premier échec. A partir de là, il va être question d’improviser, de se replier dans sa planque d’Amérique du Sud. Où une mauvaise surprise l’attend : sa chérie vient de se faire refaire le portrait par deux émissaires vers lesquels le tueur va orienter sa vengeance. Et c’est reparti pour un voyage en avion, où l’on découvre que le tueur est le king de la discrétion, optant pour un costume de touriste allemand afin de ne pas attirer l’attention. On n’est clairement pas dans un James Bond. Le tueur n’a rien de glamour, ses actes et son mode de vie ne sont pas glorifiés.
Une histoire de vengeance, mais pas de véritable enjeu
Le tueur prend souvent l’avion et va remonter peu à peu la piste des personnes responsable du tabassage de sa chérie, qui lui était initialement destiné. Comme le tueur n’a pas rempli sa mission première, il va en subir les conséquences, ce qu’il refuse. Jusque là, on le suit mais avec toujours une certaine distance, sans doute voulue, qui fait que l’on éprouve aucune empathie pour le tueur qui va méthodiquement éliminer les personnes qu’il estime responsable de cette situation.
Le film ne manque pas d’action, avec des séquences d’affrontements verbaux ( excellente scène face à Tilda Swinton) et physiques très bien réalisés et lorsque lorsque l’on commence à se demander : “A quoi bon ?” C’est exactement le moment où le film se termine. Je ne dirai pas que c’est un mauvais film, mais il est évident qu’il ne plaira pas à tout le monde. David Fincher n’a d’a d’ailleurs pas écrit le scénario de The Killer, qui est l’adaptation d’une BD française éponyme. Ce film représente-t-il une commande de Netflix, plateforme avec laquelle il a signé un contrat d’exclusivité jusqu’en 2024 ? Cela pourrait être une explication. Il manque des éléments dans The Killer, comme l’ambivalence de certains personnages que l’on pouvait retrouver dans Gone Girl ou dans l’excellente série Mindhunter. David Fincher a-t-il encore des choses à dire sur grand écran ? Son projet actuel est le remake d’un film d’Alfred Hitchcock, L’Inconnu du Nord express, avec Ben Affleck, film dans lequel un champion de tennis est abordé par un inconnu qui lui propose un étrange marché : il supprime sa femme encombrante si celui-ci se charge d’éliminer son propre père. Croyant avoir à faire à un fou, le tennisman ne lui prête aucune attention. Peu de temps après, sa femme est assassinée.
