Mitsu Izumi nous plonge dans une histoire où la religion contrôle tout. 7th Garden n’y va pas avec le dos de la cuillère sur la critique du monde religieux et plus précisément sur le christianisme. On commence le premier tome avec Awyn, un jardinier qui tombe dans un trou remplis de fleurs. Contre le mur, une croix, et une femme, comme enracinée par le lierre qui la recouvre presque intégralement. Après l’avoir réveillée, il va rapidement se rendre compte que c’est une démone qui lui proposera par la suite de lui confier son âme en échange d’un pouvoir incommensurable. L’histoire tourne autour de la vengeance, la trahison, la religion bien entendu mais également la vision tronquée qu’on peut en avoir en se faisant influencer par celle-ci si on ne remet jamais rien en question.
Mais commençons par se mettre en situation. Nous sommes en l’an 718, dans un royaume nommé Braith qui a imposé l’anticoristianisme comme LA religion unique. Pour faire taire les réticents, une armée de chevaliers sans pitié a été créée et réalise des purges. C’est d’ailleurs ici qu’on retrouve notre héros qui va donner son âme à la démone, nommée Vyrde, pour éviter la purge de son village et la mort de son aimée. La démone se transforme alors en arme digne de celles d’un God Eater, il n’en faut pas plus au jeune homme pour ressasser le passé et essayer de trouver la paix dans son jardin. Car le jardin est un thème central dans le manga de Mitsu Izumi, il représente à la fois l’endroit de quiétude où on va se reposer sans penser à ses soucis, mais également le lieu des secrets, où nos désirs sont enfouis.
7th Garden ne s’arrête pas à une histoire d’amour légère mêlée à des combats qui déchirent, il nous propose de réfléchir à la religion et notamment celle qui a essayé de s’imposer au Japon au 16è siècle. Même si le pays est maintenant très ouvert à toutes religions, il reste mal vu, et c’est bien normal, d’imposer la sienne. C’est certainement ce que la mangaka dénonce dans ce scénario qui relègue parfois les anges à des suppôts de Satan. Mais c’est dans le second tome qu’on découvre que l’histoire principale a peut-être bien un niveau supérieur, elle ne s’arrête pas à une bête histoire de méchants anges (représentants les catholiques) contre de gentils démons (représentants les autres religions).
J’avoue avoir été agréablement surpris par ce manga qui, sur fond de shônen tout ce qu’il y a de plus classique, parle d’un sujet international. La religion au sens large est malheureusement trop souvent source de guerre sous couvert de défendre ses convictions, c’est en ça que 7the Garden donne à cogiter. Le reste de l’aventure est assez classique avec de l’action, de la romance, des dessins parfaitement maîtrisés et très en phase avec l’action. La lecture reste agréable car ne s’étend pas dans des dialogues plein de bonnes intentions, au contraire même puisqu’il est très souvent question de vendre son âme par simple vengeance. Une bonne surprise.
Ce qu'il faut en retenir
Note
7th Garden n’est pas exempt de défauts, il parlera peut-être trop facilement d’un sujet sensible mais a le mérite de renverser les choses pour nous faire réfléchir. Mitsu Izumi maîtrise sa mise en scène dans le second tome, le premier étant un peu long à démarrer, mais l’histoire se développe bien, de quoi nous donner envie pour la suite.