Bungô Stray Dogs, tome 1 et 2

Bungô Stray Dogs se déroule à Yokohama, une magnifique ville portuaire qui abrite malheureusement des mafieux qui essayent de faire régner la loi. C’est sans compter sur le bureau des détectives armés (oui, un drôle de nom), une escouade de jeunes gens qui ont des pouvoirs surnaturels assez originaux. Tout démarre avec Atsushi, un orphelin sur le point de mourir de faim qui tombe sur Dazai, un membre de cette agence de détectives qui va l’aider à se faire une place dans cette ville. Mais avant tout, il faudra éclaircir le mystère entourant un tigre blanc qui semble suivre le gamin…

Avec un humour parfois limite, les nouveaux compagnons de Atsushi vont lui apprendre le métier, mais aussi à se méfier des apparences, car si certains n’en ont pas l’air, ils sont très forts, grâce, entre autre, à leur pouvoir. Car le principe de la série est d’imaginer une réunion des plus grands écrivains japonais, du bon ou du mauvais côté, en leur attribuant un pouvoir vaguement lié à une de leurs œuvres. Dazai peut par exemple stopper n’importe quel autre pouvoir juste en le touchant, un autre fait apparaître un objet en écrivant dans son carnet et encore une autre peut soigner n’importe quelle blessure. Et le moins que l’on puisse dire avec Bungô Stray Dogs c’est que les personnages sont hauts en couleurs ! Chacun possède un caractère parfois un peu caricatural, mais amusant, quand l’un n’essaye pas de se suicider dès que l’occasion se présente, l’autre découpe littéralement les ennemis… pour les sauver. C’est avec cette bande de joyeux lurons qu’on passe les deux premiers tomes à découvrir Yokohama et les ennemis qui en veulent à l’agence.

Le premier tome plante le décor, amène les grands méchants sur le devant de la scène et tisse quelques liens entre les personnages principaux. Le second quant à lui passe d’une petite mission à une autre, avec toujours en fil rouge, la capture de Atsushi par la mafia du coin. Le scénario n’est pas encore très équilibré, on ne sait pas si l’auteur, Kafka Asagiri, veut se lancer dans des histoires courtes avec nos héros ou vraiment créé une histoire sur le long terme. Quoi qu’il en soit, le manga Bungô Stray Dogs est très satisfaisant pour l’instant, apportant sont lot d’originalité dans les personnages et les pouvoirs, comme dans l’ambiance intemporelle. A noter qu’à partir du tome 2, le mangaka profite des inter-chapitres pour présenter les personnages et surtout l’écrivain qui lui est lié.

D’un point de vue esthétique, Bungô Stray Dogs est très joli, mais surtout très droit, carré. Les traits sont tous tracés à la règle, que cela soit les visages, les coupes de cheveux ou les décors, rien n’est vraiment laissé au désir du crayon, c’est presque dommage, le tout manque un peu de folie. La mise en case est du même acabit, sans surprise, efficace mais un peu trop stricte pour un manga qui a le ton quand même très léger. Cela ne rebute en rien et ne gâche surtout pas le travail du mangaka qui a vraiment apporté un soin très particulier aux différents personnages principaux, tout autant dans leur expressions que dans leurs habits.

Bungô Stray Dogs apporte de l’originalité, saupoudré d’une petite folie amusante qu’on déguste avec plaisir avec ces deux premiers tomes. Bungô Stray Dogs est édité chez Ototo pour la France.