Après avoir essayé tant bien que mal de donner une seconde chance à la jeune Kyôka Izumi, le nouveau, mais jeune, détective Atsushi se confronte encore une fois à la mafia et même carrément la guilde. Ce tome démarre donc sur une confrontation qui ne s’arrête plus vraiment puisque les différents clans se cherchent des embrouilles à longueur de temps. C’est surtout dans la seconde partie du tome 5 de Bungô Stray Dogs que l’histoire progresse puisque la guerre est enfin déclarée ! La guilde, la mafia et l’agence des détectives vont s’affronter et le début promet des coups bas en tout genre.
Mais revenons un peu sur cette série pour le moins atypique. Bungô Stray Dogs met en scène des sortes de super-héros qui ont l’apparence de romanciers japonais pour la plupart. À ça viennent se greffer une mafia, avec des pouvoirs également, puis une guilde, de niveau internationale, toujours avec des pouvoirs. Les débuts étaient prometteurs, on découvrait avec plaisir dans les deux premiers tomes les capacités des uns et des autres, puis le passé plus ou moins brumeux des détectives. Mais tout ça a du mal à prendre, la faute à un background pas très clair. À quelle époque sommes-nous ? Les autres humains ont-ils des pouvoirs ? Qui est, et d’où sort cette guilde ? Il faut avouer que les combats font rages depuis le départ sans que Kafka Asagiri prenne le temps de poser le fond de son histoire, du coup on se retrouve à enchaîner les pages avec des pouvoirs dans tous les sens, des ennemis de partout, mais rien sur le reste du monde de Bungô Stray Dogs, cela nuit beaucoup trop à l’immersion. Il m’est avis que le mangaka a voulu nous conduire à cette guerre entre les trois clans trop rapidement, mais n’a pas pu développer son scénario et ses personnages comme il l’aurait voulu.
Quoi qu’il en soit, la série est très sympathique à lire, ce cinquième tome se parcours avec plaisir d’autant que les dessins de Harukawa 35 sont de qualité, comme toujours. Bungô Stray Dogs n’est pas un manga qui pousse à la réflexion, mais il a au moins le mérite de nous distraire avec de bien beaux chara design. Peut-être que la suite me fera mentir et présentera plus d’atouts scénaristiques, en attendant, il reste des combats très esthétiques.
Ce qu’il faut en retenir
Note
Bungô Stray Dogs n’est pas la série qu’on aurait voulu, pleine d’idées au départ, elle commence à trop stagner dans ses combats perpétuels pour vraiment décoller, c’est dommage pour elle. Les lecteurs en demandent d’un manga facile à parcourir et très soigné sur le design seront ravis cependant.
Je me permet de revenir sur les questions posées dans votre critique :
À quelle époque sommes-nous ?
Hormis pour les mangas dit “historique”, l’époque d’un manga est une chose qui intéresse rarement les lecteurs.
Le monde de Bungô stray dogs se déroule dans un Yokohama imaginaire et à une époque contemporaine, moderne (téléphone portable (le smartphone vient plus tard), ordinateur portable, la grande roue).
Il est vrai que le style vestimentaire de chaque personnage déstabilise un peu mais chaque tenue est le reflet de l’époque dans laquelle a vécu l’écrivain ou inspirée d’un de ses écrits. Par exemple l’écrivain Atsushi Nakajima a écrit un livre sur RL stevenson (la mort de tusitala), et bien le personnage du manga a un habillement inspiré des livres de stevenson.
Mais Les autres humains ont-ils des pouvoirs ?
Comme Dazai l’explique dans le chapitre 1 du manga, les humains avec des superpouvoirs ne sont pas des cas rares au sein de la population. Mais cela doit rester “secret” car un utilisateur de capacité peut représenter une menace si il ne maitrise pas son pouvoir correctement et puis cela attire la convoitise (par exemple Kyouka récupérée par la mafia) .
mais Qui est, et d’où sort cette guilde ?
La réponse est dans le volume 4 du manga, c’est une organisation venant d’Amérique du nord. Cette guilde est a l’Amérique ce que la mafia ou l’agence des détectives est au japon. un regroupement de personnes dotées de capacités et dont le chef est Fitzgerald.
D’où elle sort ?
eh bien elle vient chercher ce que la mafia a échoué à lui apporter : Atsushi, le tigre (information délivrée également dans le chapitre 4).
Bungô stray dogs peut paraitre confus comme ça, mais des informations ici et là sont délivrées tout au long des chapitres. il suffit d’être attentifs. Le background se construit au fur et à mesure, sur ce point je vous rejoins, on peut alors se poser la question si ce style narratif est voulu ou non par asagiri Kafka.
Quand on lis Bungô stray dogs, on a l’impression de lire un roman, nous découvrons les choses au fur et à mesure (comme les personnages. enfin exception faite de Dazai ou Mori) coup de théâtre, revirement, révélation, apparition de personnages, informations dispensées ici et là dans les conversations…
D’ailleurs ce fameux background dont vous parlez, Asagiri Kafka s’en est peut être rendu compte car il a écrit 5 light novels (dont 3 sont des préquels au manga) et chacun apporte un éclairage au monde de bungo stray dogs.
“Bungô Stray Dogs n’est pas un manga qui pousse à la réflexion” :
Ce n’est pas vraiment la qualité du manga. les titres qui poussent à la réflexion ne doivent pas être nombreux. Pourtant, il y a de la stratégie dans ce manga (asagiri kafka adore ça) et surtout c’est bourrée d’allusions littéraires et de références aux auteurs japonais, nord américains et à leur œuvres… Autant je vous rejoins pour l’histoire en générale Mais Bungô stay dogs pousse vraiment à la réflexion si l’on se penche sur l’aspect littéraire…
En tout cas, C’est le 1er commentaire subjectif et honnête que je lis . Et je n’ai pas pu m’empêcher de répondre à vos questions en fait !
Merci pour vos précisions :) En effet il y a des réponses dans les tomes précédents, mais ce qui me pousse à les reposer dans ma critique c’est à cause de la mise en scène qui pousse aux scènes d’action et donc ce fameux background passe vraiment dans quelques phrases ici ou là, mais par exemple, on ne voit presque jamais de “civils”, on ne parle même pas du monde qui entoure ces détectives, comme si c’était un terrain de jeu dans lequel ils n’ont pas à se soucier des autres humains. C’est subjectif effectivement, mais je trouve que l’ensemble du manga s’en retrouve moins immersif, alors que l’auteur, comme vous le dites, travaille beaucoup ses références, du coup je trouve ça dommage :) Mais j’aime bien votre comparaison avec un roman, je pense d’ailleurs que ça marche mieux sous ce format.
L’aspect “réflexion” passe par ce que vous mentionnez en effet sur le côté littéraire, et là je plaide coupable parce que ça ne me parle pas beaucoup :) Mais je pensais surtout à des parallèles avec la vie réelle par exemple, des situations ou des dialogues qui peuvent nous questionner. Par exemple, les personnages au passé assez lourd sont une source de réflexion, mais ici ils sont trop expédié dans le scénario, je trouve.
Je suis content de voir qu’on n’est pas tous d’accord ! Sinon, on aurait pas beaucoup de mangas à lire ;)