Yumeko est maintenant très connue dans ce lycée qui incite à parier, parfois même à parier très gros ! C’est d’ailleurs de là que vient la renommée de l’héroïne de Gambling School qui démarre très vite ce troisième tome où on retrouve un personnage qu’on avait seulement aperçu, une arme à la main. Midari fait partie du conseil, elle kidnappe Yumeko et Suzui pour les entraîner à l’abri des regards dans un sous-sol renfermant un jeu un peu spécial nommé « ESP Game ». Le principe repose sur des cartes avec des formes variées, les joueuses, face à face, doivent essayer d’imiter la suite que le croupier va afficher. Celle qui s’en rapproche le plus gagne des points mais dans Gambling School rien n’est tout à fait normal, du coup la gagnante a le droit de tirer sur l’autre avec un vrai revolver chargé !
L’ensemble de ce troisième tome de Gambling School va se passer dans le sous-sol où une fois encore la tension est parfaitement bien mise en scène. Ici il est question de la folie du jeu, toujours au centre de l’œuvre de Homura Kawamoto. On essaye de comprendre ce qui pousse les gens de tout horizon à parier, que cela soit entre amis sur le résultat d’un match de foot ou plus sérieusement dans les casinos. Le mangaka présente son héroïne, Yumeko, comme une folle de jeux d’argent et de hasard, prête à tout pour trouver ce frisson incomparable. Elle est tellement douée, que forcément, elle est obligée d’aller toujours plus loin, comme pour répondre à des tendances masochistes assumées. C’est en ça que le personnage de Midari, avec son œil en moins, lui fait écho. Cette gamine totalement barge s’explique dans des petits moments de lucidité en prônant l’adrénaline et le frisson ultime, ce qui n’excuse pas son comportement pour Yumeko, qu’elle considère pourtant comme son égale en début de tome. Finalement loin de la joueuse invétérée, Midari est plus proche de la psychopathe suicidaire prête à tout pour trouver le nirvana. Cette confrontation de caractères et de façon de vivre le jeu est vraiment très intéressante dans ce volume qui aurait des allures de folle diversion, pourtant en y regardant de plus près, on y voit une vraie réflexion par les auteurs.
Exactement comme dans les deux premiers tomes, la mise en scène est très ambivalente. Les pages qui expliquent les règles sont d’une clarté idéale pour bien comprendre, tandis que les nombreuses frasques de Midari explosent littéralement des cases. Le tome est assez épais, ce qui permet au dessinateur, Toru Naomura, de prendre des pages entières pour une simple case. Enfin, « simple », pas vraiment, parce que les personnages comme Midari ont beaucoup de choses à exprimer, d’où l’importance de la mise en scène, parfaitement calibrée ici encore. Les protagonistes sont tour à tour mis en valeur par le mangaka qui donne vie à une tension palpable qui va crescendo jusqu’à la fin du tome. Comme une drogue, la séduisante Yumeko accompagnée de sa folie légère ne nous a rien épargné dans ce Gambling School 3 et pourtant on en redemande, vite.
Trailer du manga Gambling School
Ce qu'il faut en retenir
Note
Coup de coeur
Gambling School explore bien des facettes du monde du jeu d’argent. Les dessins de très haute qualité, parfaitement servis par une mise en scène et une découpe de cases reflétant la tension du jeu de hasard, sont à eux-seuls une bonne raison de continuer ce manga. Pourtant, ce tome 3 va plus loin en approfondissant des personnages mémorables.