Gantz Perfect Edition, tome 1 – Que vaut cette réédition ?

Gantz, le manga devenu culte de Oku Hiroya, est de retour en France cette année avec la sortie d’une réédition sobrement nommée Perfect Edition. Mais avant de vous parler de cette version, revenons un moment sur le manga en lui-même, en commençant par son scénario.

L’histoire nous emmène dans un Japon contemporain où deux lycéens se font écraser par un train après avoir sauvé un SDF. Au lieu de mourir, ils sont comme téléportés dans un appartement de Tokyo où une grosse boule noire trône au centre de la pièce. Ils vont alors participer à une sorte de jeu dans lequel le but est d’éliminer des êtres paraissant être des extraterrestres. Équipés de combinaisons et d’armes très spéciales, ils vont mettre du temps à comprendre qu’ils doivent engranger des points pour espérer sortir du jeu. Par la suite, l’histoire s’enrichit, les personnages se multiplient et la fin paraîtra bien loin de ce postulat de départ. Mais le scénario de Gantz est beaucoup plus complexe et complet qu’on l’imagine, c’est tout de même d’un manga de 37 tomes dont on parle. Au-delà de l’histoire, c’est surtout sa réalisation, son ambiance et les thèmes abordés qui ont rendu cette œuvre si célèbre à travers le monde.

Le mangaka a eu recours à beaucoup d’outils très nouveaux à l’époque, dont l’infographie 3D pour la création des véhicules par exemple. La patte graphique de l’auteur se reconnaît très vite dans les décors qui semblent être des photos mais aussi et surtout dans le chara design. Loin des mangas otaku qu’on aime tous, les personnages, tout comme leurs réactions, sont réalistes. Ainsi on verra souvent les héros pleurer avec ce qu’il faut de morve au nez tandis que les scènes d’action ne lésinent pas sur la quantité de sang. Certains reprocheront à Oku de placer du fan service sans nécessité, mais les corps dénudés sont une façon de mettre le lecteur face à un manga cru et sans tabou. C’est finalement l’ambiance SF très prononcée dans la dernière partie du manga qui fera l’unanimité. Toute l’œuvre est magistrale mais c’est bien le mélange des genres qui le rend si unique. Parlant à la fois de la décadence des jeunes, du système japonais handicapant les faibles mais aussi de science-fiction pure, d’action gore, de réactions malsaines et j’en passe, Gantz est tout simplement incontournable. Donc, devez-vous craquer pour cette réédition ?

La particularité de cette version est d’être deux fois moins volumineuse puisque chaque tome de Gantz Perfect Edition contient deux tomes de l’édition originelle. Le papier est légèrement de moins bonne qualité et l’impression est un tout petit peu décalée, ce qui coupe plus les cases que dans la première édition, mais tout cela est de l’ordre du détail. À la fin vous trouverez une interview du mangaka, en tout cas dans ce premier tome, espérons que les détails sur la conception arriveront également dans les prochains. La jaquette est de bonne qualité avec une illustration du héros dessinée par Oku lui-même et un marque-page est offert avec cette version, toujours éditée chez Delcourt Tonkam.

Pour résumer simplement, si vous n’avez jamais lu Gantz, achetez sans hésiter cette réédition. Si vous avez lu mais n’avez pas la première version, allez-y aussi. Seuls les possesseurs de la première édition peuvent faire l’impasse pour le moment.