L’île errante raconte l’histoire d’une jeune fille, Mikura, qui utilise son vieil avion pour faire le coursier entre les petites îles de pécheurs du Japon. Après la mort de son grand-père, elle découvre un étrange paquet à destination de l’île d’Electriciteit, un endroit qui n’apparait sur aucune carte et qui semble même se déplacer ! Il n’en fallait pas plus pour que Mikura se mette en tête de retrouver cette étrange île errante.
L’auteur, Kenji Tsuruta, nous propose ici une fable contemporaine où le fantastique se mêle au réalisme pour un récit qui rappelle celui du Village Immergé. Le personnage central se dévoile assez rapidement, ne dissimulant pas son envie de trouver cet ailleurs qui semble plus prompt à satisfaire ses désirs d’aventure. Le manga est découpé de façon à ne pas offrir trop d’informations, juste ce qu’il faut en dialogues pour comprendre la quête, le reste est affaire de mise en page avec de grandes cases vides de bulle, mais pleine de talent. Parce que le mangaka a un coup de crayon reconnaissable, de celui des grands artistes où l’on perçoit à la fois la légèreté des traits et l’acharnement au détail. Une qualité de dessins qui colle parfaitement à l’ambiance de l’œuvre, flirtant avec la limite du totalement fantasque comme un bon vieux Ghibli.
La comparaison avec le studio mythique est inévitable, et pourtant l’histoire ne s’abandonne jamais complètement à la fantaisie. L’île errante est avant tout une quête solitaire par une jeune fille qui semble à la fois perdue et très sûre de sa destination. L’ensemble est très agréable à lire, mis en avant par l’artiste de belle manière, mais souffre peut-être d’un léger manque de profondeur dans la narration pour rendre le tout épique. En fait, ce n’est certainement pas l’envie de Kenji Tsuruta qui signe là, avant tout, une histoire simple, qu’on lit le cœur léger tout en s’abandonnant au plaisir de rêver d’un endroit moins idyllique que mystique. Juste un phare, dans la nuit, pour ne pas oublier qu’il existe encore des songes simples mais tellement satisfaisants.
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Ce qu'il faut en retenir
Note
L’île errante n’est pas un conte épique pour une aventure grandiose, c’est une histoire simple d’un rêve éphémère qui donne envie de tourner chaque page de ce manga parfaitement dessiné, à l’ambiance aussi enivrante que trop courte. Vivement le tome 2.