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Boy’s Abyss est un manga édité par Kana et comme précisé sur la jaquette, c’est destiné à un public averti. En effet, les sujets abordé dans ce manga sont assez difficile, on évoque la dépression, le suicide, la pression familial entre autre donc hop, on change de page si on est pas dans le mood. Et autant vous dire qu’il faut l’être un peu quand même !
Dans une ville où il ne se passe jamais rien, où chaque jour se ressemble, Reiji Kurose se contente du vide qui caractérise son existence. Tout le condamne à rester dans la même ville : sa famille, ses perspectives d’avenir, ses amis d’enfance…. Jusqu’à sa rencontre avec une idole, il était persuadé que sa vie continuerait ainsi, sans résistance et sans réel pouvoir sur son avenir. Vivre peut-il lui apporter l’espoir ? Se dirige-t-il vers la lumière ? Ou vers les ténèbres ?
Je vais parler ici des deux premiers tomes, sans bien sûr dévoiler l’histoire mais j’avoue avoir apprécié avoir plus de matière avant de donner mon avis sur ce Boy’s Abyss. Pour commencer, les dessins sur les jaquettes sont superbes ! J’adore le grand format, ça donne une autre dimension à la lecture je trouve.
On suit Reiji Kurose qui habite une ville où il ne se passe rien. Son avenir semble tout tracé et il se contente de ça autant que faire se peut. Il doit aider sa mère qui gère beaucoup de choses : sa grand-mère, qui n’est pas au mieux de sa forme, son frère, qui reste enfermé dans sa chambre et son boulot. Reiji le fait, de toute façon, quoi faire d’autre et sa mère lui dit clairement “Je serais morte si tu n’étais pas là.” Un soir, il croise une jeune fille à l’épicerie. Son visage lui est familier sans réussir à savoir qui c’est. C’est en fait une idole ! Ils vont échanger, se rapprocher, vouloir plonger ensemble. Comme dit plus haut, – attention TW – c’est un manga qui aborde des sujets difficiles comme le suicide. Et si cette solution radicale pouvait sortir le jeune lycéen de sa routine ?
Au-delà de cette thématique, ces deux premiers tomes nous montrent un panel de personnages et de situations peu agréables (on est prévenu, on est dans le thème). On y parle aussi de harcèlement et de ses impacts, de relation pas toujours très saine, de ces lycéens plus vraiment enfants mais pas encore adultes et d’une certaine pression familiale. Car Reiji (ainsi que son amie Tchako mais on en parle plus dans le second tome) subit cette pression. De devoir être là, pour aider sa mère, au détriment de sa vie de lycéen. D’où le fait de ne pas se projeter dans l’avenir vu que pour lui, c’est ça, qu’il le veuille ou non. Ce sujet délicat, comme tous les sujets abordés dans ces deux premiers tomes, est abordé par Ryo Minenami avec délicatesse. Car à quel moment cette pression se transforme en harcèlement moral ? Jusqu’où faut-il aller sous prétexte que c’est la famille ?
Les gens que le lycéen va croiser ne sont pas bien non plus et tout semble créer une spirale vers le bas. Même ceux qui souhaitent l’aider, on voit qu’ils se raccrochent comme ils le peuvent… Certains passages peuvent créer un malaise au vu des sujets. On est enfermé avec eux, enfermé dans cette ville et cette vie qui semble sans issue et l’on ressent bien ce côté opressant. Si vous êtes une personne sensible et fragilisée, ce n’est pas vraiment la lecture adéquate.
Malgré ces sujets qui nous renvoient parfois à des pans de notre existence, j’ai été happé dans l’histoire. C’est prenant, cela ne laisse pas du tout indifférent et les protagonistes sont touchants… Le tout est renforcé par des dessins aux traits délicats, aux visages qui laissent passer la tristesse, la colère, la peur… Tout un tas d’émotions pas vraiment sympas. Je les ai trouvé vraiment beaux et le format du manga leur convient parfaitement. Une très belle lecture, pas toujours facile mais ô combien importante pour comprendre des choses, des réactions, des comportements… Et si vous traversez ces moments, que ça ne va pas, ne restez pas seul(e)s. Je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire mais si vous n’avez pas de proches à qui vous pouvez vous confier, il est possible de trouver de l’aide en ligne, cela se fait de plus en plus et c’est important d’en parler !
