On continue notre descente dans le monde du maître de l’horreur Junji Ito. Nous voilà avec Le Déserteur, disponible chez Mangetsu. Mais là, on est sur les débuts du mangaka puisque ce recueil contient douze des toutes premières nouvelles de l’auteur. Et comme toujours avec Mangetsu, on a le droit à un travail de qualité avec une couverture hardback et une jaquette parfaite pour l’univers de Junji Ito.
Un déserteur se terre dans le grenier d’une famille qui lui cache une terrible vérité, une jeune secrétaire se rend dans la villa de son patron pour prendre part à un horrible festin, un écrivain débutant craint de se faire remplacer par le double maléfique qui peuple ses cauchemars, des centaines de nourrissons à travers tout le pays sont mystérieusement enlevés toutes les nuits…
On commence ces histoires par Bio House qui nous parle d’une jeune femme qui a des habitudes alimentaire plutôt spéciales. Mais quand elle va manger chez son patron, elle est loin d’imaginer ce qu’il l’attend. Il y a aussi une étudiante voleuse de visage dans “Comme deux goutte d’eau” ou encore “Un endroit où dormir” où le héros ne peut pas s’endormir sous peine de faire sortir son double… Rappelons que nous sommes dans les débuts de Junji Ito mais déjà là, il impose sa patte graphique et côté histoire, on retrouve des thèmes qui deviendront récurrent par la suite.
Et chez le mangaka, l’horreur vient souvent de l’être humain. Et ces nouvelles n’y échappent pas. Il exploite les faiblesses de l’homme comme la jalousie amoureuse, la dérive des religions, la pression familiale… Tout ce qui peut faire basculer quelqu’un ! Et l’horreur se trouve aussi dans des choses assez anodines comme les cheveux ou encore le sommeil. Mais même si ces thèmes sont assez terre à terre, on y retrouve bien sûr du surnaturel, de l’horreur et du gore ! On reste chez Junji Ito.
Avec ce recueil, on découvre les débuts du mangaka qui deviendra un incontournable dans les histoires d’horreur. Junji ito exploite avec brio dès le départ les tares et la noirceur humaine. On sent parfois l’influence Lovecraft dans certains récits et même si c’est parfois un peu bancal avec un trait parfois incertain, on retrouve tout ce qui fait le succès de l’auteur aujourd’hui. Que ce soit dans les histoires ou les dessins comme le fait de réussir à retranscrire l’horreur, comme si on ressentait ces récits parfois poisseux, parfois très flippants, jouant avec nos angoisses et nos peurs. Un recueil à découvrir, un indispensable si vous êtes fan !