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Chez Ki-Oon, on retrouve une collection dédiée à Lovecraft où Gou Tanabe reprend les récits du maître de l’horreur : Les chefs-d’œuvre de Lovecraft. On vous avez parlé du premier tome de L’Abomination de Dunwich et courant mars, le second tome est sorti. On prend enfin le temps de vous en parler. Côté éditeur, comme souvent avec Ki-Oon, c’est d’une grande qualité, que ce soit le papier ou l’objet en lui-même : grand format, couverture façon cuir. J’adore cette collection !
Toute naissance n’est pas une bénédiction.. Dunwich, village en déliquescence aux confins de la Nouvelle-Angleterre, fait l’objet de nombreuses rumeurs. On dit que les cercles de monolithes au sommet de ses collines étaient jadis le théâtre de rites terrifiants… En 1913, la naissance de Wilbur est un mystère de plus sur cette terre maudite. Sa mère est une albinos aux airs de sorcière, et l’identité du père est tenue secrète par le patriarche Whateley, qui assure qu’il s’agit d’un être supérieur, différent de tout ce qu’il connaît…
Les voisins le croient fou, néanmoins le faciès animal du jeune garçon semble appuyer ses dires. Sans compter qu’il grandit à une vitesse fulgurante… À dix ans, il se met en quête d’un ouvrage ésotérique, le Necronomicon, dont il s’enquiert auprès de diverses bibliothèques. Le professeur Armitage de l’université Miskatonic, intrigué par cette demande, se rend sur place pour le rencontrer. L’intelligence de Wilbur l’impressionne, mais quand il voit les murs de l’étage se déformer sous l’effet d’une puissance inconnue, il repart la peur au ventre ! Quelles monstruosités se cachent chez les Whateley ?
Comme le précédent tome, je suis tombée dedans et j’ai retrouvé l’ambiance lourde, collante voir poisseuse du premier tome. Gou Tanabe est parfait à ce jeu ! On retrouve Wilbur, garçon qui a grandi beaucoup trop vite et très intelligent et qui est à la recherche du Nécronomicon. Jusqu’où tout ça va l’entraîner ? Ce personnage a un côté tellement fascinant mais tellement flippant ! L’histoire suit celle du premier tome et malgré un rythme lent voulu par le mangaka, on reste accroché aux pages, à poursuivre la lecture. C’est immersif et on retrouve des lieux déjà visités mais déformé par une étrange réalité. Dans la première partie du manga, on suit la quête de Wilbur alors que dans la seconde, on est plongé dans le village de Dunwich sur qui s’abat un mal terrible.
On est aussi perdu qu’eux, on est dans le flou, dans le trouble et Gou Tanabe nous laisse un peu plus dans le brouillard. Encore une fois, l’ambiance est parfaitement maîtrisée, ça fait peur, ça dégoute aussi mais c’est, pour ma part, toujours aussi efficace. Les dessins collent parfaitement au récit et les doubles pages que l’on peut retrouver au cours de la lecture accentuent ce côté oppressant, dégoulinant… On a l’impression que ça nous colle à la peau, de sentir.. Bref, pour une histoire d’horreur et d’abomination, c’est au moins ce qu’il faut ! En tout cas, ça fonctionne parfaitement sur moi. J’attends le troisième et dernier tome avec impatience !
