Ressentiment est un manga en deux tomes signé par l’auteur de I am a hero : Kengo Hanazawa et disponible aux éditions Ki-Oon. Mais attention, y a de la lecture en vu car chaque tome fait à peu près 450 pages chacun. Mais est-ce que ça vaut le coup ou pas ?
Alors qu’il s’apprête à fêter ses 30 ans, Takuro Sakamoto ne peut que dresser un bilan amer de son existence : quand on est chauve, moche, incapable de faire illusion dans une conversation et désespérément célibataire, l’avenir ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices. Le salut lui viendra peut-être de son ami Daisaku, lui aussi peu gâté par la nature, qui va l’initier au dernier jeu en ligne qui fait fureur au Japon : Unreal. Dans ce monde idéalisé et incroyablement réaliste, fini la frustration : les filles n’ont d’yeux que pour vous, et même le dernier des tocards peut devenir un héros admiré de tous !
Résigné à tirer un trait sur la possibilité d’une relation dans le monde réel, Takuro va jeter ses dernières économies dans l’achat d’un PC et investir dans une petite amie virtuelle : Tsukiko. Alors qu’il se connecte à Unreal et se prépare à débuter son idylle en ligne, il doit toutefois faire face à une déconvenue de taille : Tsukiko refuse catégoriquement toutes ses avances ! Logiciel défaillant ? Bug malheureux ? Dans sa quête d’un bonheur toujours aussi inaccessible, Takuro va découvrir que les mystères qui entourent Tsukiko et Unreal sont légion…
Et là, c’est le résumé du premier tome. Je ne vous mettrais pas celui du tome 2 car je n’ai pas envie de vous spoiler tout l’histoire. Au début, je me suis dis : “Mais qu’est-ce que c’est ?” et en fait, c’est énorme, j’ai beaucoup aimé. Comment ça j’en fais trop ? Pas du tout ! Donc au départ, on se demande bien ce qu’on est en train de lire et après on se rend compte qu’on a un OVNI dans les mains. Non pas que le sujet est rare mais c’est surtout la façon dont il est traiter ici. Alors notre héros n’est pas du tout un Apollon, loin de la et je dois dire que c’est très bien retranscrit dans le manga : il est laid le pauvre. Et le voir péter et se gratter les fesses (et autre chose) accentue ce côté là… Mais il n’est pas le seul à pas avoir été gâté et ses collègues de boulot, même si certains ont un physique banal, se révèlent être de vrai tête à baffes ! Le monde décrit ici est assez sordide mais finalement pourrait se rapprocher de notre monde de maintenant… Un monde où tout doit aller vite et si on ne trouve pas l’amour, on fonce dans le virtuel.
Mais en même temps, on s’attache à ces losers, enfin surtout à Takuro, il nous ferait presque de la peine même s’il fait flipper quand il voit une fille ! L’humour est assez gras parfois mais colle très bien au reste. Le premier tome permet de rentrer dans le monde virtuel des personnages, dans leur vrai vie pas super folichonne. Notre héros est désespéré mais n’a pas un méchant fond.
Je ne vais pas rentrer dans les détails du second tome afin de ne rien vous dévoiler mais notre héros se perd dans ce monde virtuel où il vie la vie qu’il n’a pas vécu dans le réel. Plusieurs choses vont se heurter entre le réel et le virtuel pour sortir notre ami (qui n’a jamais eu autant de succès dans ces deux monde) de là où il s’est fourré. Mais est-il prêt à abandonner ce bonheur virtuel ? Les choix des personnages nous amène à une conclusion inattendue et surprenante.
Donc au final, on ressort un peu chahuté de cette lecture pour peu qu’on se laisse emporter par le style particulier du manga. Derrière son humour grassouillet comme son héros, Ressentiment soulève de nombreuses questions autour du thème virtuel / réel. A lire. Si on est adulte (de mon point de vu bien sûr, c’est un manga que je réserverais aux “grands”).
En gros, ce qu'il faut retenir
Note
Un manga avec des héros moches, de l'humour gras, mais au final qui fait réfléchir (et rire aussi quand même). OVNI à découvrir !