Ki-oon édite aujourd’hui un one-shot qui fait partie d’une collection plus grande, The Black Museum. Le principe est de proposer des histoires en un seul volume où l’on découvre des affaires étranges venues d’un Londres du XIXème siècle. Et ça commence avec Springald, l’histoire incroyable mais vraie d’un noble qui s’est amusé à terroriser les jeunes femmes de son époque en se déguisant en espèce de pantin à ressort, ce qui lui a permis de bondir très haut et très loin, mais également d’obtenir le sobriquet de Jack Talons-à-Ressort.
Le manga commence dans le Black Museum, un endroit secret de Scotland Yard qui renferme les pièces à conviction des enquêtes les plus mythiques. La jolie conservatrice va avoir le plaisir d’écouter l’histoire du policier qui a arrêté le criminel, l’occasion pour nous de découvrir cette histoire assez incroyable. Le mangaka Kazuhiro Fujita a fait un travail remarquable sur ce one-shot en proposant une ambiance très sombre mais avec assez de recul et de légèreté dans les dialogues pour que ça ne soit pas pesant. Les recherches faites sur l’époque ainsi que la participation d’un auteur reconnu au Japon pour ses ouvrages sur les mythes londoniens, Katuso Jinka, permettent une immersion totale dans un univers bien éloigné des mangas habituels. Et pourtant ça marche très bien !
Le scénario brille par une mise en scène très rythmée avec peu de personnages mais très charismatiques. Springald ne se contente pas de nous narrer l’histoire farfelue d’un noble qui occupait son temps libre, mais nous parle de différences sociales. Entre les chapitres vous pourrez profiter d’explications plus approfondies sur l’univers et le mythe du fameux Jack, un vrai plus, comme sa couverture à la texture travaillée. Long et intéressant du début à la fin, le manga de Kazuhiro est une vraie bonne surprise comme on aimerait en voir plus souvent. Beaucoup de talents dans les dessins, dans la plume mais aussi dans la construction narrative, ce qui permet à ce premier opus de la collection Black Museum de trouver un public adulte à la recherche d’originalité. Enfin, la partie finale du manga se consacre à une petite histoire avec des personnages secondaires, ce qui n’est pas indispensable mais assez sympathique.
Ce qu'il faut en retenir
Note
Bonne surprise ce manga Springald, loin des mangas habituels, cette revisite d'un mythe londonien est parfaitement maîtrisé, aussi bien dans les dessins que dans la construction et les dialogues. Un seinen qui fera plaisir à tout ceux en manque d'oeuvres originales.