Usobuki est une sorte de mentaliste qui a la capacité de franchir les frontières de l’esprit de ses victimes pour leur faire croire, voire ou ressentir des choses qui ne sont pas réelles. L’histoire commence avec un usurier qui se fait assassiner dans un café, mais pas la moindre preuve, pas le moindre indice pour impliquer l’homme en costume noir face à lui, Usobuki. C’est une enquêtrice de la police qui va le retrouver pour essayer de comprendre ce qui se passe, malheureusement pour elle, notre héros avait un client qui en voulait à sa vie…
Dans Perfect Crime, les mangaka Arata Miyatsuki et Yuya Kanzaki essayent de nous emporter dans un univers plutôt glauque où le héros, pas très sympa, a une idée apparemment très sombre du genre humain. Chaque chapitre raconte une mission de cet assassin hors normes, et à chaque fois, cela se termine sur l’idée que les Hommes sont irrécupérables, pas très joyeux tout ça ! Mais il faut voir plus loin et comprendre que le scénario montre des personnages en difficultés affectives, qui essayent d’échapper à la réalité, que cela soit à cause d’un problème qui les dépasse, soit du fait d’actes qu’ils regrettent. Si la trame parait souvent simpliste, avec des retournements de situations qu’on voit venir au bout de quelques chapitres, l’envie de comprendre ce qu’on rate dans l’histoire, ce qui ferait de nous des humains plus nobles si on était dans le cas des clients de Usobuki, nous tiens en haleine.
Finalement le fil rouge est très fin dans ce premier tome. C’est le collègue de la défunte enquêtrice du premier chapitre qui va faire une ou deux apparitions, sur les traces du meurtrier, pour essayer de le coincer. Pour l’instant rien de bien épais à se mettre sous la dent de ce côté-là, mais Perfect Crime promet quand même des missions courtes, intéressantes, où l’on peut admirer la facilité avec laquelle les personnes ne voulant pas surmonter un problème eux-mêmes, se tournent vers un joker. Ce joker, Usobuki, serions-nous capable de (ne pas) l’utiliser s’il existait ?…
Le chara-design du héros est très soigné, on comprend l’attention toute particulière qui a été donné à son style, son charisme. On ne sentira en revanche pas d’affection particulière envers les nombreux personnages secondaires qu’il croisera, cela dit, vu leur espérance de vie, c’est pas plus mal. La mise en scène est parfois très précise, elle met en avant les sentiments des protagonistes, laissant apparaître le côté totalement sombre de leur âme, on ira jusqu’à s’identifier à certains comportements, même si l’ensemble paraît un peu trop stéréotypé pour l’instant.
Perfect Crime est un manga qui démarre bien, son style avec de courts récits (sous forme de mission d’assassinat) rend l’action omniprésente et maintient surtout un intérêt profond tout le long de la lecture. On est en droit d’imaginer que la suite nous en dira plus sur ce héros intriguant comme sur l’enquête qui lui pend au nez, en attendant, si vous aimez le genre thriller fantastique, vous ne serez pas déçu. Perfect Crime est édité en France chez Delcourt Tonkam.
Ce qu'il faut en retenir
Note
Perfect Crime promet du lourd pour la suite, mais ce premier tome nous tiens en haleine tout le long avec un style d'écriture sans fioriture, direct, droit. La suite devrait s'attarder sur le héros et son pouvoir, mais en attendant, c'est un très bon thriller fantastique qui s'offre à nous aujourd'hui.