Le Dossier Arkham, par Alex Nikolavitch et disponible aux éditions Leha, nous offre une enquète lovecraftienne qui, sous forme d’un livre, se présente comme un vrai dossier illustré, nous plongeant dans une enquête lisible à divers degrés où l’on trouve une certaine dose d’humour.
Arkham, 1941. Le corps déchiqueté du détective Mike Danjer est retrouvé au milieu d’un monceau de papiers. Il pourrait s’agir à première vue d’un banal meurtre en chambre close. L’examen des feuillets souillés, un dossier qu’il avait constitué au fil d’une très longue enquête, démontre qu’il avait mis au jour un indicible complot. Des forêts insalubres de Nouvelle-Angleterre aux plateaux du Tibet, des Contrées du Rêve au marché de Damas, de sinistres individus se préparent à un événement cosmique…Danjer y a laissé la vie, d’autres y ont perdu la raison…
Saurez-vous démêler tous les fils du Dossier Arkham ?
Auteur baignant dans le style horreur, fantastique et science-fiction, H.P Lovecraft a été une source d’inspiration pour beaucoup. On oscille entre différent monde où il est parfois difficile de différencier ce qui est réel de ce qui ne l’ai pas. Bref, si vous aimez ce genre allez-y mais pas sur que votre santé mentale n’en prenne pas un coup. Il faut quand même connaitre un minimum les écrits de Lovecraft ou du moins son univers pour pleinement profiter du roman.
Le Dossier Arkham est donc présenté comme une authentique enquête lovecraftienne et le livre se lit comme un dossier que l’on ouvre sans vraiment savoir où l’on met ses pieds (la vérité est ailleurs parait-il). Tout les documents nous sont présentés dans leur ordre chronologique et on trouve différentes pièces comme des coupures de presses, des documents officiels, des échanges entre protagoniste, des écrits universitaires ou encore des publicités. Tout, ou quasiment tout nous renvoi à l’univers de Lovecraft.
Au départ, la lecture peut paraitre déroutante. On se retrouve dans le dossier sans trop savoir comment ni pourquoi et surtout sans trop savoir où l’on va. On avance dans la lecture avec l’impression que la page en cours n’a aucun rapport avec celle d’avant et pourtant. Plus on avance, plus les liens se font. Et moins on arrive a décrocher ! On retrouve des éléments bien connu des écrits de Lovecraft, on se perd dans les méandres de l’esprit, on sourit à certaines situations, on retourne parfois en arrière pour vérifier les liens. Certains passages qui ne nous paraissent pas toujours clairs s’expliquent quelques pages plus loin… Bref, comme une enquête ! Sans oublier les easter egg un peu partout, un vrai plaisir mais qui requiert un minimum de connaissances de la pop culture de nos années jeunesses, de maintenant et d’ailleurs afin de comprendre les jeux de mots, les allusions et autres références. Mais je ne rentrerais pas plus dans les détails parce que le fun, c’est quand même de les découvrir soi-même !
Le rendu est fluide, la façon dont est fait le livre est original mais pas déroutant, on se plonge dedans sans pouvoir en sortir et une fois arrivé à la fin, on a qu’une envie, que cela continu. Le fait qu’il soit joliment illustré renforce l’immersion. Par contre, pas sur que l’on ressorte avec la totalité de ses points niveau santé mentale…. Vous voilà prévenu !
Ce roman d’Alex Nikolavitch est un véritable coup de cœur et cela m’a grandement donné l’envie de découvrir les autres romans car Le Dossier Arkham est déjà son cinquième !