Il s’agit ici de mon premier roman de Gabriel Katz, c’était donc une petite surprise pour moi. Excaliber : La Fabrique des Rois est une réécriture de la légende arthurienne. Et c’est un sujet que j’aime beaucoup ! Sous beaucoup de forme car j’apprécie autant des récits “sérieux”, des réécritures ou encore, et la on part dans un autre registre, la série Kaamelott d’Alexandre Astier (disons que je suis fan et que je la connais par cœur) Mais revenons à ce premier tome, disponible aux éditions Scrinéo. Au passage, la couverture est juste magnifique !
La Bretagne, envahie par des hordes barbares, sombre dans le chaos des guerres fratricides. Dans ces âges noirs où aucun seigneur ne parvient à s’imposer, deux hommes vont échafauder la plus grande supercherie de tous les temps : ils vont fabriquer un roi. Leur choix se porte sur Kay, un jeune noble aussi inconnu que prometteur. Il fondera ses pouvoirs sur une épée prétendument divine, qu’il sera seul à pouvoir tirer d’un rocher. Pour lui donner un trône, les deux hommes recruteront les meilleurs chevaliers du pays et ne reculeront devant rien ni personne. Une machination parfaitement huilée, qui se déroule à merveille… jusqu’à l’entrée en scène d’Arthur, le frère adoptif de Kay.
Les deux hommes à l’origine de ce plan machiavélique, on les connaît aujourd’hui sous les noms de Lancelot et Merlin, et leur histoire est devenue un mythe
Alors attention, ici, on n’est pas dans un joli conte avec ses chevaliers au comportement irréprochable ! Rien que le résumé devrait vous mettre un peu sur la piste. Non, ici, on est dans les machinations, la manipulation, les trahisons. Et des alliances aussi, forcément ! On sent que l’auteur connaît son sujet mais c’est tellement bon de voir une réécriture qui bouscule un peu tout ce qu’on peut lire d’habitude. Ne vous attendez pas à retrouver la jolie histoire du preux chevalier élu des dieux ! Ici, on a essayé de fabriquer un roi. Et on connaît la suite avec Camelot, la table ronde. Tout ça partait presque d’un bon sentiment. Et là, il suffit d’un mauvais virage pour que ça déraille… Arthur est très loin de ce qu’on a l’habitude de voir, il est limite imbuvable, arrogant… Mais il en prend pour son matricule ! La gloire des chevaliers est mise à mal.
Les personnages sont vraiment bien écrits, les personnages féminins ne sont pas de simples potiches, le côté magique a toujours une explication rationnelle, la vision du mythe est assez cynique mais justement, c’est ça qui casse un peu les codes de certaines réécritures parfois trop proches du matériel de base. L’intrigue est prenante et l’écriture est fluide et addictive. Les descriptions des lieux et autres sont tellement bien faites qu’on a l’impression d’y être, c’est totalement immersif ! Il est très difficile de poser le livre. On est dans un tome introductif mais il se passe beaucoup de choses et ça prépare le terrain pour la suite ! Autant dire que j’attends la suite avec impatience et que je vais m’empresser de découvrir d’autres écrits de l’auteur !