J’attends chaque sortie Lumen avec grande impatience, depuis le temps, cette maison d’édition, que j’ai connue à ses débuts, n’a eu de cesse de m’émerveiller tant par la qualité des ouvrages que par le travail fourni sur les livres. Et j’attendais beaucoup de La Fiancée du Dieu de la Mer de Axie Oh, réécriture d’un conte coréen où on nous partons à la découverte d’un village qui, tous les ans, doit sacrifier une jeune villageoise afin d’apaiser le courroux d’un dieu…
Son sacrifice parviendra-t-il à sauver les siens ?
Cheong Shim, une villageoise d’une beauté sans pareille, est destinée à devenir la centième fiancée du dieu de la mer. Nombreux sont ceux à croire qu’elle est l’élue, la véritable promise dont parlent les légendes. Grâce à elle, la paix adviendra enfin dans tout le royaume, meurtri par près de cent années de tornades destructrices, d’inondations et de guerres. Mais Cheong est amoureuse de Joon, et le soir du sacrifice, c’est Mina, la sœur du jeune homme, qui va prendre sa place au fond de l’océan.
Emportée dans le royaume des Esprits – une cité magique peuplée de déités, de démons et de créatures mythiques –, la jeune fille se met aussitôt à la recherche du dieu de la mer. Quelle n’est pas sa surprise de le trouver plongé dans un sommeil enchanté ! Avec l’aide du mystérieux Shin et d’étonnants nouveaux compagnons, Mina se lance dans une quête effrénée pour réveiller la divinité et mettre un terme aux souffrances de son peuple. Elle n’a pas une minute à perdre : elle ne dispose que d’un mois avant de se transformer pour toujours en esprit. Mais c’est sans compter ceux qui feraient tout pour empêcher le dieu de la mer de jamais revenir à lui…
J’ai été happé dès les premières pages, dès les premiers mots. Mais avant cela, j’avais déjà été emporté par la couverture magnifique du livre, avec cette illustration de Kuri Huang qui nous plonge dans cette cité sous la mer au premier regard. Je ne le répéterai jamais assez mais le travail de Lumen est dingue, les livres sont juste magnifiques. Revenons à notre récit. Mina va se sacrifier à la place de Cheong et ainsi se retrouver dans le monde des Esprits, dans une cité qui abrite des divinités, des démons, des créatures mythiques et autres esprits. Et dès les premiers instants, j’ai eu l’impression de me retrouver dans un Miyazaki. Pourquoi ? Je ne saurais le décrire, comme une ambiance à la Chihiro, je ne sais pas mais c’était mon premier ressenti.
J’ai de suite accroché avec Mina, prête à tout pour sauver ceux qu’elle aime. Personnage plein de courage mais aussi rempli de gentillesse et d’empathie, elle m’a littéralement fait voyager dans ce monde. Et que dire de la plume de l’autrice, c’est beau, c’est onirique, c’est contemplatif sans être ennuyeux. Elle nous emmène dans ce monde, on est auprès de Mina mais aussi des autres personnages qu’elle va rencontrer au fil de quête pour sauver son peuple. Et que dire de Shin ? Aaah je l’adore ! Mais je n’en dirais pas plus de peur de trop en révéler. Mais les personnages sont attachants, bien écrits et on aurait presque envie d’y aller vivre dans ce monde des Esprits ! Mais Mina doit trouver ce qui ne va pas avec ce Dieu de la mer. Pourquoi est-il endormi ? Et pourquoi a-t-elle aussi peu de temps pour arriver à ses fins. Heureusement, elle pourra compter sur ses compagnons de route, toujours là pour l’aider et la guider. Mais elle devra également faire attention aux divinités moins sympathiques et découvrir parfois des choses qui lui feront mal au cœur… Car aussi remplis de poésie soit-il, ce monde est aussi dangereux et elle devra se battre. Sauver les deux mondes…
J’ai tellement peur de trop en dire ! Mais j’ai été émerveillée par cette histoire ! Un vrai gros coup de cœur. La plume est fluide, la lecture est rythmée, le monde est fantastique, les personnages sont tous aussi bien écrits les uns que les autres. C’est un récit plein de mystères avec des rebondissements là où il faut et d’une douce romance qui ne prend pas toute la place mais qui a son importance. On y parle des dieux, des rapports des humains envers eux, mais on parle aussi de valeurs familiales, de l’amour, du deuil… Toujours avec justesse, douceur et beauté. Les mots sont forts ? Oui, ils sont aussi forts que ce récit. Je n’ai pas pu poser ce livre. De la première page à la dernière, j’étais auprès de Mina. Auprès de Shin, de Kirin, de Mask et des autres… Et que dire de la description de ce monde en dessous de la mer ? Toutes ces couleurs qu’on a l’impression de voir, ces sons qu’on a l’impression d’entendre. L’immersion est dingue ! Bref, vous l’avez compris, pour moi, c’est un gros coup de cœur et un récit qui m’a marqué et dont je me souviendrai très longtemps !