Et hop, un polar, un ! Cette fois, c’est L’Evangile selon Jacque Lucas de Cyrille Audebert qui passe au grill ! Après avoir découvert la plume de l’auteur dans la nouvelle L’odeur de la campagne, que j’avais adoré, j’ai forcément dit oui quand il m’a proposé un polar. Et j’ai bien fait !
“Jusqu’à ce jour, j’avais une idée assez précise de ce que pouvait être le bonheur : un appart dans un quartier chic, des toiles vendues à prix d’or avant même d’avoir été peintes, et Mélodie… Mélodie, le modèle que je rêvais depuis toujours de serrer dans mes bras, et qui venait de me rouler la pelle de ma vie…
Ouais, c’était sûrement ça, le bonheur.
Y avait bien cette « Ombre » au tableau, celle qui avait entrepris de nettoyer la ville de ses clochards d’origine maghrébine, mais c’était tellement loin d’ici, dans les rues sombres…
Et puis, ce matin-là, en rentrant, j’ai trouvé cet attroupement devant mon immeuble, et tous ces flics chez moi, à l’étage… C’est là que le cauchemar a commencé, et que les souvenirs de ma vie d’avant ont refait surface.
Et si l’assassin, c’était tout simplement moi, David Huxley…”
Voilà, le décor est posé. Alors on est dans un polar donc je ne vais rien dévoiler parce que ça ne se fait pas. Le principe du polar pour moi, c’est de se faire embarquer, d’essayer de comprendre ce qui se passe et surtout, mais qui est l’assassin ? Voilà. Du coup, si j’en dévoile trop, bin… On perd l’intérêt de la chose m’voyez. J’me suis plongée tranquillement dans ce livre, un soir, en me disant “Allez, deux trois chapitres et dodo” Et bien non en fait. Une fois la machine lancée, j’ai eu beaucoup de mal à m’arrêter. Le fameux “Un dernier et au lit” Jusqu’au moment où il n’y a plus de dernier et que votre moitié vous regarde avec des yeux de pitié “Mais c’était quand ta dernière douche ?” Oh ça va ! C’est pas non plus une lecture qui prend 3 semaines ! Bref. Tout ça pour dire que je suis tombée dedans, la plume étant terriblement efficace.
Nous voilà donc dans un très bon polar qui ne nous laisse pas reprendre notre souffle, on nous embarque sur de fausses pistes (ah j’en étais SÛRE !) parfois sur des vrais (mais on s’en rend pas compte), c’est parfois drôle, parfois moins et parfois on est comme notre héros (mais comment j’ai atterri ici moi ?), un peu perdu. Un délice ! On avance, on doute, on se demande ce qui se passe, qui est l’Ombre ? Pourquoi ? On y trouve des personnages haut en couleur, des plus sombres, des marrants, des antipathiques… L’intrigue est bien saucissonnée, c’est rythmé, pas de temps mort ! Et on y trouve des doses juste ce qu’il faut d’humour et de cynisme. Tout est parfaitement équilibré. Une lecture excellente où l’on ne s’ennuie pas !
Cyrille Audebert est un auteur qui mérite plus de lumière. Il vous entraine sans vous laisser le temps de reprendre votre souffle et vous captive jusqu’au dernier mot. Et pourquoi L’Evangile selon Jacques Lucas du coup ? Bah lisez, et vous verrez !