C’est avec un grand plaisir que je retrouve la plume de Cyrille Audebert pour son roman policier Un temps de chien qui est en fait la suite de L’Evangile selon Jacques Lucas. Les protagonistes de ce dernier sont d’ailleurs présents dans cette suite. Logique vous me direz, si c’est une suite. Oh ça va, c’était pour faire une intro un peu plus longue et j’avais pas d’inspiration…
La pie pencha la tête de côté et regarda la chose s’éloigner à travers la végétation dense du sous-bois. Si le froissement des broussailles indiquait que l’étrange apparition s’enfonçait bien dans une direction opposée à la sienne, elle patienta malgré tout encore un instant. Rassurée par le calme retrouvé, elle s’approcha en sautillant.
Arrivée à moins de deux mètres du corps inanimé, la pie émit un léger grincement et fit un bond en arrière… Rien. Pas un mouvement. Il lui sembla qu’elle n’aurait aucune résistance à attendre de ce mets de choix. Elle s’avança prudemment, plongea son bec dans les viscères du cadavre étalés sur le sol pour s’emparer d’un morceau encore chaud. Aussitôt elle projeta sa tête en arrière pour faciliter le passage de la viande dans son gosier.
Elle savait n’avoir que peu de temps avant que les autres charognards ne viennent lui disputer le corps déchiqueté de la femme…
Il est noté policier sur la couverture et effectivement, on est dedans, suffit de lire le résumé pour savoir qu’on n’est pas dans un récit Mon Petit Poney. Mais autant vous prévenir tout de suite, ça va partir en vrille avec une bonne grosse dose de fantastique et de légende irlandaise. Est-ce que ça m’a déplus ? Un gros non, j’adore les histoires du genre.
Les bretons se prennent littéralement des chiens et des chats sur le coin d’la trogne. Encore un coup des Anglais, ça c’est sûr… Bref… C’est déjà assez étrange mais des corps décapités vont se mêler à l’équation et notre joyeuse troupe rescapée du tome précédent va forcément s’en mêler. Avec un personnage aussi attachant qu’énigmatique : Mac Cool, le devin d’Astérix. (Pourquoi cette référence ? Parce que. Voilà.)
Comme d’hab, je n’aime pas rentrer dans les détails, donner pleins d’infos sur un livre, surtout quand on est dans un thriller fantastique. Mais j’ai dévoré ce roman. Les pages défilent à une vitesse ! On rentre dans l’action et le fantastique vient rapidement se mêler au reste avec un naturel assez déconcertant. L’humour est toujours bien présent et les joutes verbales entre les différents acteurs sont un régal ! L’enquête est hors-norme, elle pourrait même vous sembler dénuée de sens et pourtant, on continue, on veut savoir ce qu’il se passe et on ne sait plus à qui l’on peut se fier. C’est un joyeux bordel organisé avec un fond de légende irlandaise et un vieux mystique pour nous la raconter ! J’ai vraiment adoré le côté fantastique, étant friande de légende, d’animaux fantastiques et autres joyeusetés pas toujours super sympa, je me suis régalée ! Et quoi de mieux que les terres bretonnes pour ça hein…
C’était un plaisir de retrouver Margot, Octave, David et bien sûr Jacques Lucas ! Cette bande est vraiment bien assortie et hautes en couleurs. Ma lecture a été délicieuse du début à la fin. C’est bien ficelé, c’est rythmé, on ne s’ennuie pas un seul instant et la plume incisive est toujours aussi efficace ! On en redemande !!!