Il y a déjà un bon moment je vous avais donné mon avis sur le premier tome de Underwater : Le Village Immergé. Voici donc avec un peu de retard, ce que je ressens à la lecture du second et dernier tome de ce manga digne d’un anime des studios Ghibli.
Underwater c’est donc l’histoire d’une jeune fille, Chinami, qui se retrouve emportée dans ses rêves dans un village au creux des montagnes. Elle va y faire la connaissance d’un enfant, Sumio, et de son père. Alors qu’elle pense que ce n’est qu’un rêve, elle va vite se rendre compte que c’est beaucoup plus que cela, surtout lorsque sa grand-mère va lui raconter l’histoire de son ancien petit village. C’est en ayant une bonne partie des explications sur ce qui est arrivé à ce fameux village qu’on démarre le second tome. Finalement il n’apportera pas vraiment de réponses concrètes sur le pourquoi du comment de ces rêves étrangement réalistes. Ce qui est sûr, c’est que ce volume se concentre sur les relations entre les différents membres d’une même famille. Tous adorent ce village, qu’ils l’aient connu ou non, mais chacun vit son deuil à sa manière.
Parce que c’est le thème principal du manga de Yuki Urushibara, le deuil. Que cela soit pour un être cher, un village adoré ou simplement un mode de vie, le processus de deuil est d’une importance capitale pour avancer après ce type d’épreuve. La mangaka dessine littéralement ses sentiments dans ce manga, croquant des interprétations psychiques complexes qu’on a tous connu un jour ou l’autre. Que cela soit l’impression d’avoir fait le mauvais choix, de ne pas avoir le contrôle sur sa propre existence ou d’autres réactions de notre cerveau que nous ne pouvons pas contrôler, tout juste confiner. Le grand-père par exemple, n’arrive pas à laisser son village, lieu où il a vécu et surtout perdu son fils. La grand-mère, elle, a décidé de penser à leur fille, en partant sans oublier pour autant ce village. C’est donc par l’intermédiaire de la dernière descendante, la jeune Chinami, que l’auteure veut montrer qu’on peut se relever de tout, si on est bien entouré, si on se fixe comme objectif la vie et non la mort.
Underwater termine donc son histoire, à mi-chemin entre féérie et réalisme, comme il se doit, sans grandiloquence, sans artifice. L’aventure repose énormément sur ce délicat mélange d’ailleurs, les personnages autant que les décors sont travaillés avec une très grande précision pour éviter de tomber du côté trop larmoyant d’un drama ou trop SF d’un seinen. L’œuvre doit beaucoup à la qualité des dessins, entièrement crayonnés, parfois même simplistes. Les décors restent sublimes, jouant beaucoup avec les lumières, tout comme le chara design, vraiment en parfaite adéquation avec l’ambiance du manga. Un travail beaucoup plus ardu qu’on pourrait le penser de la part de la mangaka au talent certain.
Deux tomes suffisent pour raconter cette histoire réellement prenante, intrigante et émouvante. Une œuvre incontournable quand on aime ne serait-ce qu’un tout petit peu le genre si caractéristique des studios Ghibli. Underwater : Le Village Immergé est à lire, sans modération.
Ce qu'il faut en retenir
Note
Second et dernier tome pour Underwater : Le Village Immergé qui est d’une qualité rare. Beau, émouvant, intrigant, le manga de Yuri Urushibara doit trouver une place dans votre bibliothèque sans aucun doute possible.