Haruto est proche de son but, se faire tuer par une lycéenne aussi belle que psychologiquement dérangée. Il met tout en place, dans les moindres détails, il ne veut pas que son meurtre soit connu, que sa « victime » soit poursuivie ou même que son corps soit retrouvé. On plonge une nouvelle fois dans cette narration captivante, froide, dure, qui nous oblige à regarder dans les abîmes de l’esprit humain. Comment notre cerveau peut-il créer ce désir hors du commun, celui d’être assassiné et d’en éprouver une quelconque satisfaction ? Le mangaka, Usamaru Furuya, ne veut pas répondre à ces questions, il veut juste nous emmener avec lui dans cette histoire qu’on lit d’une seule traite.
Les différents personnages se retrouvent au fil des pages pour raconter finalement chacun leur histoire sous forme de flashback. Tandis qu’on dévore ce second et dernier tome de « Je voudrais être tué par une lycéenne », il nous arrive d’éprouver de l’empathie pour ce professeur qui ne veut finalement qu’être heureux, trouver le bonheur ultime. À tort ou à raison, les camarades de la jeune Maho veulent l’aider elle, mais aussi cet homme perturbé par un désir inavouable. Pas loin de nous faire penser que désirer une chose aussi incroyable est similaire à vouloir une relation interdite, l’auteur jongle avec nos pensées comme pour nous laisser creuser la métaphore qu’on veut bien voir dans son récit. Récit qui est parfaitement travaillé, dans les moindres détails, on ne perd jamais de temps avec des dialogues inutiles et les pages sont toutes découpées de façon à imprimer un rythme bien précis suivant l’action. Furuya nous mène par le bout du nez du début à la fin et on adore ça.
Encore une fois la narration est précise grâce à la découpe des cases plus proche d’un manuel scolaire que d’un manga. Pourtant c’est cet aspect austère qui donne une âme à cette œuvre. Ça, et bien entendu l’histoire qui se conclue de belle manière, même si la toute fin ne m’a personnellement pas entièrement satisfait, tout comme la traduction qui a laissé passer quelques coquilles. Les dessins auront le mot de la fin avec une finition parfaite sur les visages et les décors très fleuris. La mise en scène gagne en intensité et fait d’autant plus mouche quand les personnages sont poussés dans leurs retranchements, le mangaka continuant d’affiner son trait pour ne pas perdre en subtilité. « Je voudrais être tué par une lycéenne » n’est pas un manga à mettre entre toutes les mains, mais sa narration, sa mise en scène et son ton lui procure quelque chose qu’il est difficile d’expliquer mais qu’on voudrait retrouver très vite. Un désir enfoui peut-être ?
Ce qu'il faut en retenir
Note
« Je voudrais être tué par une lycéenne » porte bien son nom. Ce manga est hors normes, il possède une âme qui est capable de vous dévorer aussi vite que vous lirez ses pages. Définitivement un manga à ne pas rater malgré une fin en demi-teinte.