Battle Chasers : Nightwar est un un jeu de rôle qui mélange habilement les influences et les traditions. S’il reprend les mécaniques des jeux de rôles japonais classiques, il y ajoute également une esthétique cartoon qui fonctionne bien et un gameplay plus moderne.
Côté direction artistique, même si on s’inspire de l’univers de Joe Madureira, certains y verront un peu la patte d’Ankama, en tout cas le jeu a de la gueule et c’est un plaisir pour les yeux. On se dit qu’un jeu aussi soigné esthétiquement a forcément d’autres qualités.
De quoi ça parle ?
Voulez-vous vraiment savoir ? Rien de transcendant : une bande d’aventuriers, dans un univers fantasy mâtiné de steampunk, doit écumer l’île du Croissant avec ses 8 donjons et différents villages pour le bien commun. Alors oui, je ne fais pas honneur au scénario. Mais je ne crois pas que ce soit sa qualité première et je ne crois pas que ce soit l’élément qui vous fasse y jouer. Reste qu’il y a un scénario et que l’univers est tout de même assez soigné (des tas de parchemins à lire ou pas).
Comment ça marche ?
Le choix d’évoluer à 3 niveaux différents est assez intéressant : sur la carte d’abord, le joueur choisit ses embranchements, il peut anticiper un combat ou faire demi-tour. Au second niveau, celui de l’exploration, même si on retrouve un peu le côté tunnel et dirigiste, on se plonge facilement dans l’action, avec un petit côté Diablo pas vraiment désagréable. Attention les donjons ne sont pas non plus des merveilles d’inventivité. Pour les combats, le troisième niveau, l’interface est assez claire et ne bombarde pas le joueur de statistiques. Même s’il faut un temps pour comprendre le fonctionnement des mécaniques, les premiers combats ne sont pas punitifs et permettent de se faire la main progressivement.
On est loin d’un Darkest Dungeon qui aime faire souffrir ses joueurs. Et si un ennemi se révèle trop fort, le jeu n’est pas punitif pour autant et vous laisse des solutions pour vous vous en sortir. D’ailleurs quand on entre dans un donjon, on a le choix de 3 niveaux de difficultés qui permettent d’avoir des récompenses proportionnelles (et qui ouvrent la porte à la rejouabilité). Et c’est dans les donjons que le second niveau joue tout son rôle puisque selon le personnage choisi, on bénéficie d’aptitudes différentes et on va pouvoir éviter des pièges. On peut choisir d’éviter certains combats mais la difficulté bien dosée encourage à choisir la confrontation.
Pourquoi c’est bien ?
Parce que c’est beau ! Le charadesign est top, avec une héroïne Gully, qui n’est pas que sexytude. La palette de couleur fonctionne très bien et vous vend du merveilleux. De plus, le mélange Fantasy/Steampunk fonctionne très bien et on s’en met plein les mirettes. La musique est classe et bien contextualisée et la version française ouvre le jeu au jeune public et aux anglophobes. Parce que les combats sont bien pensés et vont récompenser le joueur stratégique. On a la sensation que le fait de bien jouer nous récompense, et c’est gratifiant. Parce qu’on peut pêcher, et comme dans tous les jeux où on peut pêcher, je rentre toujours bredouille (finalement je ne sais pas si c’est un bon argument). Parce que c’est le genre de jeu où si l’on adhère, on peut se perdre des dizaines d’heures. Certains parleront de répétitivité, mais je pense que le fan de jeu de rôle connaît ça, et ce n’est pas les joueurs qui ont fini plusieurs fois Diablo où qui ont vu mourir des centaines d’aventuriers dans Darkest Dungeon qui me contrediront.
Le problème du jeu, c’est de sortir dans une période tendue, ou le temps de jeu disponible est mis à mal par la quantité astronomique de jeux qui sortent. Mais pour les longues soirées d’hiver, lorsque vous aurez terminé tous vos jeux triple A, Battle Chasers sera là. C’est un jeu généreux qui mérite votre attention.
Trailer de Battle Chasers : Nightwar
Ce qu'il faut en retenir
Note
Pour les longues soirées d’hiver, lorsque vous aurez terminé tous vos jeux triple A, Battle Chasers sera là. C’est un jeu généreux qui mérite votre attention.