Après un passage remarqué sur la plateforme Kickstarter, Curse of the Sea Rats nous arrive enfin sur console et PC. Nous l’avons testé sur Nintendo Switch. Curse of the Sea Rats est un metroidvania malicieusement appelé Ratoidvania par son développeur car nous y incarnons des personnages transformés en rongeurs.
Pour les quelques personnes du fond qui ne savent pas de quoi il s’agit quand on parle de metroidvania, voici un petit rappel. Les metroidvania sont des jeux de plateforme action, généralement en 2D (ou 2.5D) qui feront la part belle à l’exploration et aux aller-retours. En effet, on se retrouvera régulièrement devant un passage impossible à franchir tant qu’on aura pas acquit une compétence/arme/pouvoir. Car ces jeux mettent aussi en avant une progression de personnage qui peut flirter avec le RPG. La progression dans le monde se fait généralement par salle ou tableaux de taille variable. Le nom metroidvania vient d’ailleurs de la saga Metroid de Nintendo et de la saga Castlevania de Konami.
Dans Curse of the Sea Rats on pourra incarner quatre personnages. Alors qu’ils étaient sur le navire les amenant vers l’Angleterre et leur procès/condamnation à mort, la sorcière Flora, elle aussi prisonnière du bateau, lance une malédiction sur tous les membres d’équipage, les transformant en rat. Le bateau s’échoue ainsi sur une île inhospitalière et Flora réussi à s’échapper enlevant au passage le fils de l’Amiral. L’Amiral propose alors à nos héros de les libérer à condition qu’ils ramènent son fils sain et sauf. Comme dit plus haut, les héros sont au nombre de quatre David Douglas, le colon qui a combattu l’Empire britannique, Bussa, un esclave en fuite et leader d’un groupe de rebelles, Akane Yamakawa une guerrière Shogun en mission secrète en Amérique et enfin Buffalo Calf un chasseur cheyenne arrêté pour avoir libéré des chevaux de l’armée britannique. Après, Buffalo Calf est présenté comme “un chasseur” dans le descriptif en jeu mais a une apparence plutôt féminine et est présenté comme “une chasseuse” dans certaines vidéos de présentation officielles. Je ne sais pas s’il s’agît d’une erreur de traduction ou de l’intégration d’un personnage trans. Mais, le jeu possède quelques petites erreurs au niveau de la traduction française donc je pencherais plus de ce coté. Comme il y a quatre personnages, le jeu est jouable en solo ou en multijoueur jusqu’à 4.
Ici, on retrouve toutes les caractéristiques du metroidvania avec une part “RPG” un peu plus poussée que dans les Metroid par exemple. Notre personnage gagnera de l’expérience au fur et à mesure des ennemis abattus et pourra débloquer des améliorations ou nouvelles compétences. Alors, ça reste très simple. Pas question ici de personnaliser son personnage ou de devoir choisir une voie par rapport à l’autre. D’autant plus que l’expérience est acquise en vainquant des ennemis qui réapparaisse tout le temps à chaque fois qu’on change de “salle” (une autre caractéristique du métroidvania.) Il est alors facile de tuer des ennemis en boucle pour augmenter son expérience et acquérir des améliorations avant d’aller affronter un boss. Les boss font d’ailleurs partie intégrante du genre metroidvania car ce sont eux généralement qui permettent de débloquer les pouvoirs supplémentaires débloquant la progression. Ici, ce sera également le cas mais pas que. On trouvera aussi des clés dans des coffres ou en résolvant des quêtes secondaires.
Les arbres d’améliorations seront spécifiques à chaque héros étant donné que chacun a un style de combat différent. Mais il faut savoir que si le niveau est partagé entre tous les héros, les points d’améliorations ne le sont pas et si on peut changer de héros à tout moment, la perte des améliorations peut rendre le personnage plutôt faible et il faudra retuer des monstres plus faible pour pouvoir améliorer ce nouveau héros. Ou alors, il sera possible de réinitialiser ses arbres sur le héros qui a acquit toute l’expérience pour la réappliquer sur le nouveau héros à l’aide d’un objet mais celui-ci coute excessivement cher. Ah oui, le jeu propose aussi pas mal d’objet allant des objets de soin classique à des objets de quête. Car certains personnages secondaire proposeront des quêtes qui permettront de progresser dans le jeu ou tout simplement pour le fun et des objets clin d’œil à la culture geek.
Visuellement, le jeu est très beau avec ses animations dessinées à la main. Les cinématiques du jeu sont dignes d’un petit film d’animation. C’est vraiment top. A contrario, les décors en 3D sont un peu moins détaillés, en tout cas sur Switch (les screenshots illustrant cet article et fournis par l’éditeur n’ont probablement pas été réalisés sur Switch.) Et le jeu peut souffrir à quelques rares moments de baisse de framerate assez importantes malgré l’installation d’un gros patch day one. Coté audio, les musiques, qu’elles soient d’ambiance ou de combat sont vraiment très chouettes et le jeu propose des doublages en anglais d’excellente facture. Enfin, la durée de vie est classique pour ce type de jeu et le tarif demandé. Comptez une dizaine d’heures pour terminer l’aventure. Moins si vous êtes très bons ou plus si vous galérez un peu. Car le jeu est relativement difficile. Les ennemis pardonnent peu les erreurs. Mais en même temps, il n’est pas du tout impossible. Les esquives et autres parades ne sont à la milliseconde près. D’ailleurs, quand on meurt on retourne au dernier point de sauvegarde et l’esprit qui nous guide et nous permet de nous améliorer nous lance une petite pique assez désagréable. Honnêtement c’est quelque chose dont je me serais bien passé et qui pourrait décourager certains. Se faire insulter par le jeu quand on se rate c’est jamais plaisant.
Ce qu'il faut en retenir
Note
Curse of the Sea Rats est un très bon metroidvania. Beau, fluide et dynamique, difficile mais sans l'être trop et beaucoup moins linéaire que le dernier Metroid (Dread.) L'histoire, très secondaire reste sympa avec ses personnages haut en couleur. Après, il faut être amateur de genre metroidvania car on est en plein dedans. Dommage juste que l'esprit nous insulte à chaque fois qu'on se fait vaincre.