Ahlala, la guerre des jeux de foot. FIFA au début des années 90, PES autour des années 2000… La lutte est intense et les amateurs souvent obligés de changer de crèmerie s’ils veulent trouver la meilleure simulation. Cela fait deux, disons trois ans que la série PES émerge de sa traversée du désert, entamée vers les années 2008 au moment même où FIFA, en revanche, refaisait surface. L’épisode de cette année a donc pour but de valider les progrès effectués et de venir chatouiller le géant d’en face. Que les choses soient claires : en matière de ventes, il n’y aura pas photo. FIFA joue 10 crans au-dessus, rivaliser n’est pas une option pour Konami. En revanche, revenir dans le coeur des fans, conquérir les joueurs sur le terrain pour regagner en crédibilité, ça c’est possible. D’ailleurs, c’est même réussi.
Car PES 2018 est un excellent jeu de foot. Voilà c’est dit, on peut passer à autre chose. Ou détailler un peu, allez. Donc oui, un excellent titre. Le jeu est rapide, intuitif sans être brouillon. Là où un FIFA surjoue les dribbles et la technique balle au pied, PES fait le choix d’un jeu en passes rapides, à terre ou transversales, de changements de côtés pertinents, d’une construction posée et inventive. Les tactiques à modifier en temps réel ont une influence nette, il ne faut pas les négliger. La protection de balle a fait l’objet d’un soin particulier, elle modifie (en bien) les contacts entre les joueurs. Les tirs sont plus précis, les options de coups de pied arrêtés plus nombreuses, les gardiens plus justes, le rythme est bon. Bref, PES a progressé et cela se sent : sur le terrain, hormis deux ou trois choses qui mériteraient d’être ajustées – les centres/tête sont trop efficaces, la défense joue trop haut à moins de la régler – c’est un régal.
Si l’air de rien, on précise depuis le début de cet article, “sur le terrain”, c’est parce que dans le vestiaire, malheureusement, PES a encore tendance à passer à côté des petits détails qui font la différence, ceux-là même qui font le succès de FIFA. Les commentaires en VF sont encore, encore, encore atroces, complètement à l’ouest. L’enrobage du jeu est pauvre, trop austère, avec des menus vides qui chargent des heures. L’interface d’équipe n’est pas assez intuitive. Et puis surtout, LE gros point faible qui fait hurler certains et les empêche de (re)venir à PES : il manque encore trop de licences de clubs. En 2017, devoir encore éditer ses équipes soi-même (ou par d’autres, via les sauvegardes) pour ne pas jouer avec North London (Chelsea) ou PM Black White (Juventus), franchement ce n’est pas sérieux…
Et c’est dommage car encore une fois, le fond de jeu est excellent. Et le contenu aussi, avec tout ce qu’il faut de tournois hors ligne (la bonne vieille Ligue des Masters, la Champions League, toutes les compét’ possibles) et en ligne, avec notamment le désormais incontournable MyClub, le “FUT” de PES, mais aussi les matchs classés en divisions, et cette année la coopération en 3v3 assez fun, et tout le reste. Vraiment tout y est, PES 2018 est plein à craquer et surtout, surtout, il offre une jouabilité épatante, à la fois accessible et riche, précise, tant au niveau du collectif que des joueurs. Si vous aimez le foot et n’avez pas joué à PES depuis quelques temps, il mérite le détour. Avec ou sans licences.
Ce qu’il faut en retenir
Note
PES 2018 est un excellent jeu de foot. Il a beau se traîner des tares un peu gênantes (commentaires nuls, enrobage bof, les licences qui manquent) et qui durent depuis trop longtemps, elles sont cosmétiques et ne gâchent pas l'immense plaisir que l'on ressent en jouant. Les progrès de la série sont indéniables sur le terrain, avec une construction intelligente et un gameplay soigné. Un vrai bon jeu de foot, pour ceux qui en ont marre du côté trop bling-bling de FIFA.