Sherlock Holmes – Crimes and Punishments – Le test énigmatique

Focus et Frogware nous reviennent avec un nouvel épisode des aventures de Sherlock Holmes. Pour cet épisode, on change un peu la donne. Exit le style point and click et on passe à une vue à la troisième ou à la première personne pour analyser et interagir avec les différents environnements. On incarne donc le fameux détective dans quelques unes de ses affaires, principalement des meurtres qu’il faudra élucider en collectant des indices et en interrogeant les témoins et les suspects. En récupérant les différents indices, il sera possible, en liant deux indices, de faire des déductions qui mèneront finalement à accuser un des suspects. Le hic, c’est qu’il est possible d’accuser à tort un suspect si on se trompe de déduction car deux mêmes indices peuvent amener à deux déductions distinctes voire même opposées. Pour collecter les indices dans les environnements, on se déplace librement et on pointe l’objet que l’on veut analyser, Holmes faisant un commentaire sur ce qu’il découvre nous permettant de mieux appréhender l’indice. Certains indices peuvent demander d’être précisés soit en demandant des compléments aux témoins ou aux suspects, soit en utilisant l’objet pour faire autre chose, soit en analysant l’indice au laboratoire personnel de Holmes ou enfin en faisant une recherche dans les archives privées de Holmes. Pour ce qui est des interrogatoires il suffit de poser certaines questions et d’écouter les réponses données. Il est également possible d’utiliser l’incroyable sens de l’observation pour recueillir des informations sur la personne et dresser un portrait précis de chaque intervenant ce qui pourra aussi servir dans les interrogatoires. On peut enfin, dans un interrogatoire, contredire les informations données par le témoins ou le suspect en utilisant un indice précédemment récupéré. Le jeu propose un total de 6 enquêtes distinctes. Il faudra compter une petite quinzaine d’heures pour voire la fin du jeu.

Les différentes enquêtes nous emmèneront dans le tréfonds de l’esprit humain. On y découvrira que les victimes ne sont pas toujours celles qu’on pense et que les criminels peuvent faire preuve d’une sacrée imagination quand il s’agit d’arriver à leur fins sans se faire attraper. Malheureusement pour eux, ils croiseront la route de l’ami Sherlock. Le jeu est définitivement destiné à un public averti. Entre les scènes de crime plutôt détaillées, les autopsies et les bassesses humaines décrites on est plutôt bien servis. Encore une fois, les criminels font preuve de beaucoup d’imagination mais tout reste parfaitement logique, il n’y a jamais de conclusion tirée par les cheveux. Et on est beaucoup aidé au cours de nos investigations. Après tout, on est sensé être le plus détective du monde. Mais ça rend le jeu un peu facile, on est pas dans un L.A. Noire où il faut analyse chaque réponse et réaction des interrogés pour poser la bonne question qui va les faire parler. Ici, il n’y a pas 36 questions possibles et même si on se trompe d’indice lorsqu’on essaie de contredire une déclaration faite par un témoin on peut recommence sans que ça ait d’incidence. Le jeu est enfin entrecoupé d’énigmes sous la forme de mini-jeux, comme dans Professeur Layton, qu’il est possible de passer si on galère trop. A la fin de chaque enquête, une fois le coupable identifié, il nous est demandé de faire un choix éthique, généralement entre dénoncer ou protéger le coupable. Ce choix n’a pas vraiment d’influence mais nous permet de nous impliquer encore plus dans la psychologie du héros.

Niveau technique, le jeu est plutôt beau. Bien que l’ensemble soit correct sans être extraordinaire, les éclairages sont très réussis et le travail sur les visages force le respect. Le grain de peau et les expressions sont criants de réalisme et la synchronisation labiale est juste parfaite. Un petit bémol néanmoins, les visages des femmes sont un peu moins réussis que ceux des hommes à mon goût. Notre cher Sherlock est d’un charisme indéniable tout comme son fidèle ami le docteur Watson. Il faudra du coup une configuration assez costaude pour le faire tourner à son plein potentiel. Le jeu est servi par un doublage, en anglais, d’excellente facture et par une écriture des différents dialogues vraiment réussie, distillant quelques touches d’humour bien vues de-ci, de-là. Les musiques et les différentes ambiances sonores sont toujours bonnes.