Et si on commençait par la fin ? Dans les crédits de Tomb Raider, l’équipe de Crystal Dynamics nous dit qu’ils ont travaillé le plus ardemment possible pour nous offrir un épisode le plus aboutis qui soit, et c’est précisément ce qu’on ressent dans ce jeu. Tomb Raider est une perle, un jeu qui emmène le style action/aventure à des sommets que même un titre comme Uncharted n’avait pas atteint. Achetez-le, sans aucune hésitation, pourquoi ? Je vais vous dire…
On l’a attendu ce Tomb Raider, depuis le temps où nous pensions retrouver à chaque nouvel épisode une Lara qu’on aime pour son fond et non ses formes. C’est une vraie réussite que Square Enix a édité, un jeu d’action/aventure dans lequel on n’incarne pas une héroïne aux gros seins, mais une jeune femme qui cherche sa voie, qui voudrait comprendre son passé et celui de la famille Croft pour mieux avancer. Clairement tourné vers un reboot, c’est aussi une manière de raconter les débuts de Lara, cette aventurière qui n’en a pas toujours été une. À mi-chemin entre Indiana Jones et Lost (dont le scénario s’inspire tout de même), Tomb Raider Survivor comme on l’appelait à son annonce, commence très fort et ne se calme jamais ! Comme une tempête qui se déchaîne, le soft enchaîne les phases d’action intense avec un stress et une ambiance malsaine constants, le tout enrobé dans une exploration, des phases de plates-formes et une mise en scène grandioses.
A survivor is born
Mais calmons-nous, revenons au début de l’aventure. Lara Croft est jeune, elle se lance dans sa première expédition avec des amis et se retrouve malgré elle sur une île au climat très étrange. La survie est au cœur de l’histoire, il n’est pas question d’avoir une super-héroïne sous la manette, non, ici elle se prend des gamelles, des claques, des coups, se fait percer le bide, brûler… Bref, Lara Croft est une humaine qui va se découvrir des facilités pour survivre en milieu hostile. C’est extrêmement plaisant d’incarner ce personnage qui souffre, non pas par pur sadisme, mais parce qu’une empathie avec cette anti-héroïne se crée très rapidement. Ca faisait bien longtemps que je n’avais pas pesté devant un jeu, mais là, happé que j’étais, j’en venais à grimacer quand elle allait se faire mal. Le plaisir de la voir grandir, murir, telle une femme qui découvre sa vocation. Ses cris de douleurs, mais aussi, et surtout, de rage qui vont de pair avec son caractère à la fois sensible et fort. Elle se parle toute seule, comme toujours d’ailleurs, et on comprend mieux l’importance de la narration dans un jeu d’aventure, c’est aussi pourquoi les objectifs secondaires, comme les livres, apportent un vrai background à cette île.
Lara est détruite…
La prise en main est parfaite, rien à redire, et je pèse mes mots. La caméra est un exemple d’intelligence, se plaçant dans des angles parfait pour suivre l’action. Lara n’a pas besoin d’être aidée pour se mettre à couvert, elle se baisse dès que le danger pointe. Si le jeu en ressort plus accessible, il est surtout tellement plus agréable à jouer comme ça ! Enfin une Croft qui saute là on veut qu’elle saute, c’est terminé les jetages de manettes parce qu’on vient de louper le dernier saut d’une longue lignée. À contrario les temples cachés sont courts, l’exploration se fera donc surtout en extérieur dans des lieux reliés les uns aux autres par des couloirs dissimulant habilement les temps de chargement.
Tout est fait pour rester réaliste, on trouve des armes au fur et à mesure et on peut les upgrader avec des matériaux. Attention pas de craft compliqué dans Tomb Raider, non on se contentera de trouver un seul type de pièce pour booster son gun, son arc ou son piolet. Ensuite on gagne de l’XP qui débloque des compétences comme l’exécution d’un ennemi après l’esquive. L’aspect RPG est simple mais très efficace, rien à dire là non plus même si les plus chiants voudraient plus de choses, on n’est pas dans un RPG justement.
…pour être mieux reconstruite
Enfin, dernière et énorme claque avec la technique que ce soit sonore ou graphique, Tomb Raider est une merveille. Beau, fluide, anti-aliasé, le jeu offre des décors superbes avec des animations vraiment réalistes et souples. La bande-son est au même niveau, on regrettera peut-être seulement un thème musical plus percutant, mais les sons d’ambiance et même les voix sont géniales.
Square Enix nous l’a fait désirer et là, vraiment, on en redemande. Tomb Raider est une œuvre d’art à tous points de vue. Crystal Dynamics revient sur un genre de jeu trop souvent oublié par les développeurs et l’inspiration qu’ils ont choppé dans des titres plus récents vont donner des idées aux autres, sans aucun doute. Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce jeu (le multi, la rejouabilité, les défis…) mais je pense que vous avez compris, ACHETEZ-LE !