Torchlight II est un jeu sorti en 2012 sur PC. Alors pourquoi je vous en parle maintenant me direz vous. Et bien parce que le jeu a eu droit, début septembre à un portage sur console et en particulier sur Switch, sur laquelle ce test a été réalisé. Comme son nom l’indique, Torchlight II est la suite directe de Torchlight. Il se déroule donc dans le même monde et on y poursuit l’un des héros du premier jeu, l’Alchimiste. Il est contrôlé par un démon qui, à travers lui cherche un moyen de détruire le monde. C’est marrant, ce synopsis me rappel vaguement quelque chose (Diablo II, pour ceux qui suivent pas) et c’est surement pas un hasard. Et il y a pire comme référence.
Comme son prédécesseur (et son modèle), ce Torchlight II est un Hack’n Slash. On y retrouve tous les éléments classique. Du RPG, avec 4 classes de personnages à faire évoluer et à personnaliser. Le Berserker, l’Embremage, l’Ingénieur et le Renégat. Un coté action avec des combats dynamiques. Des nombreux objet à trouver et à équiper. Et pleins de monstres à tuer. Chaque classe est unique avec ses caractéristiques et ses pouvoirs et hautement personnalisable. En effet, chaque classe peut utiliser différents types d’armes qui sont utilisés par différentes compétences. Certains équipement sont par ailleurs spécifiques à une classe. Ainsi, par exemple, l’Embremage, qui est un jeteur de sorts, peut soit s’équiper de baguettes lui permettant d’attaquer à distance et d’utiliser des compétences spécifiques ou s’équiper d’un bâton pour attaquer au corps-à-corps et à nouveau utiliser d’autres compétences spécifiques. Toutes les classes ont cette variété. Egalement, chaque classe possède une barre de charge qui a un effet différent. Pour l’Embremage, une fois chargée cela déclenche un buff qui augmente les dégâts et annule le coût en mana des sorts. Pour l’Ingénieur, la barre de charge possède plusieurs graduations, et chaque graduation permet de déclencher un puissant coup.
Le mode de jeu standard est le mode histoire. C’est d’ailleurs le seul accessible quand on démarre une partie. On parcours donc l’histoire, on tue tout ce qui bouge et on augmente la puissance de notre héros grâce à des niveau, des compétences et de l’équipement. A chaque niveau, on gagne des points de caractéristiques qu’il faudra attribuer et des points de compétence pour en débloquer de nouvelles ou améliorer celles possédées. Du coup, si on fait pas gaffe et qu’on applique les points n’importe où, c’est facile de foirer son perso et de le rendre totalement inutile. Mais à coté de ça, c’est du grand classique.
Arrivé à la fin de l’histoire deux choix s’offrent à nous. On peut soit redémarrer l’histoire avec son personnage tel qu’il est et dans une difficulté plus élevée. Le classique à cette époque. En revanche, l’histoire sera totalement identique avec les même zones. Pas de génération aléatoire ou semi-aléatoire. Ou on peut tenter sa chance dans des donjons à difficulté élevée et possédant des caractéristiques, avantages ou handicapes spécifiques. Mais ici non plus, pas de génération aléatoire. Tout est très fixe et une fois ces donjons terminés on ne peut que les recommencer à l’infini pour obtenir du meilleur équipement mais ça devient vite redondant. Autant ça passait bien en 2012, Diablo III est sorti dans ces eaux là et proposait peu ou prou le même type de contenu (même s’il proposait, comme son aîné, des zones semi-aléatoires), autant aujourd’hui, en 2019, c’est peu. Entre-temps est sorti Reaper of Souls qui a proposé un mode aventure qui permet d’explorer le monde à sa guise en faisant, ou non, des petites quêtes et les failles normales et supérieur qui sont des donjons aléatoirement générés et bourrés de monstres avec une difficulté progressive. Forcément, ça a redéfini le concept de progression end-game. Mais après, si on est fan du style de jeu à l’ancienne, forcément ça passera mieux.
Par ailleurs, Torchlight II possède un système de sauvegarde assez original pour ce genre de jeu qui rend impossible le fait de juste se balader dans le monde pour tuer des ennemis quand on a fini l’histoire. En effet, quand on sauvegarde sa partie dans le jeu, celui-ci sauvegarde tout : l’endroit où on est, précisément, les monstres que l’on a tué et les coffres ouverts. Impossible donc de revenir en arrière pour retuer un boss ou autre. Un mode multijoueur standard est également proposé permettant de parcourir l’aventure à plusieurs. D’ailleurs, autre petit souci. Quand on est connecté et qu’on démarre le jeu, une fenêtre concernant le service Nintendo Online s’ouvre pouvant laisser penser que l’on ne peut pas jouer si on a pas d’abonnement. Or, il n’en est rien. Le Nintendo Online est nécessaire uniquement pour jouer en multijoueur.
Dans l’ensemble, le jeu s’adresse principalement aux vieux de vieille qui connaissent bien le genre. On est très peu aidé ou même guidé quant à la personnalisation de son héros ou même l’effet des équipements. Si on veut savoir si un équipement est meilleur que celui que l’on possède, il faut l’étudier de près et le tester en situation réelle. Ça peut créer une réelle frustration chez le joueur lambda qui pourrait ne pas comprendre pourquoi son héros ne fait plus de dégâts etc. Et il n’est pas possible de respécialiser son personnage. La seule chose qu’il est permis de faire c’est de retirer les 3 deniers points de compétences affectés. Si on s’est complètement planté, le perso peut être complètement et définitivement foutu. C’est un peu dommage.
Coté jouabilité, sur Switch, on ne pourra compter que sur quelques compétences actives en même temps. Il faudra donc faire un choix au moment d’affecter ses points de compétences. Seuls les huit boutons A, B, X, Y, L, R, ZL et ZR de la console sont utilisables et il faudra en général en réserver 3 pour les potions et l’attaque standard. Ça fait donc 5 compétences actives à tout moment alors que les héros en possèdent 21 différentes chacun. Console oblige, un système de ciblage semi-automatique est disponible mais il est très fréquent de taper dans le vide si on est pas dans la bonne direction ou si on tape sur un ennemi qui n’est pas celui ciblé. Ça crée un important déséquilibre entre les classes, l’Embremage étant beaucoup plus simple à jouer car il possède de nombreux sorts à ciblage entièrement automatique.
Coté technique, le jeu n’est pas ultra bien optimisé. Les commandes sont parfois capricieuses et il faut appuyer plusieurs fois pour que l’action s’effectue, le tout avec quelques baisses de framerate. Et le jeu déclenche parfois des gros bug lors du retour après la mise en veille de la console. A coté de ça, au niveau visuel, le jeu n’est pas un étalon technique, ce qui n’est pas surprenant mais qui rend les point précédents encore plus dommageables. Mais il possède une réelle identité esthétique. Coté musique, c’est pas mal, mais c’est trop ressemblant aux musiques de son modèle. Par moment, on croirait carrément du copier/coller. Enfin, les textes de l’histoire principale sont doublé, en anglais uniquement, mais de bonne facture. Et il faudra noter également quelques petites erreurs de traduction mais rien de bien handicapant.
Ce qu'il faut en retenir
Note
Ce Torchlight II est finalement un assez bon portage malgré ses quelques défaut. A mi chemin entre un Titan Quest et un Diablo III pour citer des jeux du même type. En revanche, ses mécaniques d'un autre temps et son absence d'aide à la décision risquent d'en rebuter plus d'un, en particulier parmi les nouveaux venus du genre. Pour les autres foncez, vous prendrez votre pied surtout vu la faible représentation du genre sur console.